Comme il fut dit précédemment, au sujet de la pièce théâtrale Anou-Elsa, une année fut consacrée à la rédaction de son manuscrit, une seconde à sa mise en scène, une troisième au travail du texte avec les deux jeunes actrices, et enfin la dernière, précédant les répétitions au Petit Théâtre de Sion, elle à la confection de la musique destinée soit à entrecouper les différentes scènes, soit à accompagner, en fond sonore les différentes répliques…
Ne voulant s’impliquer, en plus de tout le reste, dans la composition de cette musique, l’auteur en confia le soins à un de ses amis de vieille date Jacky Lagger, chanteur et créateur de chansons pour enfants.
Mais toujours derrière lui, à lui donner ses instructions et jusque rigoureuses directives. Contraignant cet artiste de nature assez fantasque à une discipline de fer. L’ayant obligé, avec contrôles, à lire le scénario entier, puis le reprendre, scène après scènes.
Il me faut, au début, un thème léger, très aérien, repris à de multiples reprises, sous formes de variations.
Deux thèmes différents pour les scènes de cauchemar ; celui concernant Anou, mystérieux, sombre et pesant ; pour celui d’Elsa, impliquant des séances de tortures, plus agressive, violente.
Celle du maquillage, à ambiance africaine, sur fond de tam-tam, obsédante.
Celle encore du concerto pour orchestre et machine à écrire….
: – Tu es sûr que tu veux bien ça ?
: – Mais oui, et comment!
Repris à plusieurs reprises ; L’orchestre plus conséquent! plus alerte, vif !
Pour découvrir enfin une version moderne de la Marche, Turque de Wolfgang, sur laquelle il emmanche sa machine !!!
Pour la scène des grands magasins, celle commune à ce genre d’endroit, insipide, entêtante !
Ami ressorti enfin de ces séances, épuisé !
Mais auteur satisfait, pour ne dire comblé ; ayant réussi finalement à obtenir exactement ce qu’il envisageait dès le départ.