La Plage :
Photo évoquant, et cela avec une force qu’aucune autre ne parvient à atteindre, le tout premier jour de la vie réelle de l’auteur; le propulsant dans le monde des humains!
Très précisément l’après midi d’un sept Janvier! Aele et Heel goûtant aux quelques jours de vacances, dans le prolongement des fêtes de Noël et nouvel an.
Il y avait peu de temps qu’Heel avait rencontré Aele, prénommée alors Anouchka!
Ce jour là, dans l’après midi, le mettant à profit pour faire une longue ballade; tous deux, marchant côte à côte, bras ballant, en suivant le chemin forestier longeant ce qui n’était encore, pour ces instants d’alors le grand fleuve Anastase qu’il est maintenant devenu mais tout communément le Rhône.
Promenade qui prenait de plus en plus d’ampleur, au fils de leurs pas; partis de la ville de Sion pour se diriger vers; Aproz… Du fait des hésitations, atermoiements de cet Heel éperdu, quêtant cet instant où il allait se décider enfin et se lancer;
: – Je t’aime!
Pris par un trac comme jamais vécu, jusque là, repoussant cet instant… reporté au pas suivant… suivi par celui d’après,… encore le suivant…
Et c’est seulement, alors proche d’atteindre ce village, qu’ils dévalent tous deux un petit raidillon pour atteindre directement la rive de ce fleuve; franchis, les gros blocs massifs de pierres en constituant les berges pour parvenir à une longue et étroite lagune de sable fin, lentement la longer; bientôt incapables de faire un pas de plus, bloqués par le courant, bruissantes vagues, remous et tourbillon; et c’est ainsi, finalement acculé, que cet Heel tremblant ne parvient mais alors qu’à bafouiller;
: – Je t’aime!
Abasourdi d’entendre cette irréelle Anouchka d’alors lui répondre;
: – Mais moi aussi, je t’aime!