Prénom 3

Elle ne fut, en chemise, d’entre velours et soies,

cotons, de lins, dessous, dentelles et rubans

auparavant parant son corps,

ultime reliquat qui, lâche, l’abandonne encore,

dès lors plus, anthracite, que délesté regard

brusquement de tout plomb…

 

Jetée vers un passé, au-delà de bas fonds,

peut-être, las, en guise de fragile bouée,

mais se défendant fort d’aspirer au secours

le plus succinct fut-il.

 

Aux vient et va, brassée, crêtées d’écumes et varechs,

de vagues sans issues;

… plus, dispensée, qu’indigeste pâture

aux requins désoeuvrés de l’entoure…

 

Encore une ancre, à la dérive;

comme prise en des sables mouvants;

 

… jetée, contre raz et marées,

aux courants, leurs plus vagues dérives…

prise, voire, en ses propres haubans,

dérisoire alibi, peut-être ultime espoir

mais si lâche, ténu de quelle conque survie?…

 

Plus qu’éphémère amarre ?

… Que délesté regard dardé vers un futur,

ultime là défi, que ses voeux incendient?

 

Elle ne fut plus que fuite,

aux grands larges, lancée,

toutes voiles dehors, désormais sans entrave,

étrave à fleur, fendus, de flots

… que le présent dévore à dents affûtées, belles,

du plus sobre intérieur aux extrêmes confins

de plages désertiques, enfin de ce qui fut un corps.

 

Elle n’est plus, emportée

que ce gouffre béant où tout gire, un instant,

en suspend, retenu, comme au fil de pensée,

sans issue, brusquement découvert,

qui s’effrange, effiloche, enfin gît,

négligemment rompu.

 

… Plus aride que marbre,

en mal d’horreurs, où fut gravé ce chant.

 

à Lautréamont

Valentine

ACER-86

Prénom 2

Surtout ne la croyez surprise!

A la trame, ses rets, prise, dont se défait son corps,

d’un albâtre, sertie, aux velours d’un écrin,

pour le moins, des plus rare;

 

faute, pour vous, las, d’être pris

plus sûrement qu’au siège d’une place investie,

que vous envisagiez, peut-être?

Par trop prématuré, preux piètres!

Férocement au piège dont aucun, jusqu’ici,

émargeant au commun du mortel

vulgairement courant comme à l’élite du divin,

pour le dire, pas plus sauf qu’intact,

mais jamais nous revint!

 

Enfin, la chute consommée d’un voile,

du guerrier, pavillon mis en berne,

plus à bas, blanc drapeau, qui se rend;

ne la voyez, surtout, vulnérable, livrée!…

Innocent que vous fûtes, dès lors mis au passé

déjà plus que décomposé.

Contre toute apparence, voile, pour l’avoir cru

naïvement dernier.

 

Plus sûrement, l’enfant, futile, ramènerait à elle,

comme sans y penser, par tous, un jour ou l’autre,

vainement convoitée, encore voilée fut-elle,

main refermée, la lune!

Que ne saurait la votre jamais ne fut-ce qu’effleurer

rien qu’ombre de la sienne.

 

La guerre des rois n’aura pas d’yeux,

plus que lèvres, d’ailleurs,

pour en narrer l’hallali

jusque dans ses plus funestes rigueurs?

à Giraudoux

Hélène

ACER-75

Prénom 1

Désuet médaillon que nous lègue un autre âge,

rejette de son cours, de ses flots retirés,

aux ressacs, écumes ourlant quelque anonyme plage,

sans un mode d’emploi;

 

objet dont fut, juste trouvé, perdu le coutumier usage?

Ou simple point, tiret,grossi, grossier de suspension … virgule ?

Voire plus résolument final, enfin d’une si longue histoire

qu’elle n’en comporte pourtant … point?

 

Oeil ouvert,

à défaut de grenouille, dit de veuf,

ignorant le présent, au plus large sur de flous, impalpables futurs,

au travers, froid, duquel, sa rétine glacée, le passé nous épie…

d’entre deux pans de tulle aux tons fanés, pastel que l’enfant tient fendus;

 

égarée, seule toute, hors de temps distendus?

Sans fin, spirale dénouant ses méandres fusés

de dissolus néants aux ressacs frangés en fuyants infinis?

 

Par cette liturgie de l’écriture, acquis sans même ne l’avoir voulu vraiment,

quêté le mythique passage au-delà de miroir dont maintenant s’écaille mais pour d’autres le tain?

 

Déjà n’ayant d’eux tous plus que verbe froidi fleurant à sa surface, étiolé nénuphar

de parade funèbre, à leurs reflets, fondue ?

 

… Evasions vers ces champs, labyrinthes ouverts aux fumets de labours, à cent, voire mille voix, offerts, gisants sous la pelisse tissée de tant et plus épis vermeils?

 

à Carroll

Alice

cap0401

Origine du Cercle

Issue d’un parmi les rêves de l’auteur, se distinguant de ceux habituels d’une part de par la netteté des vues et surtout par son côté répétitif, cela toutes les nuits durant à peu près un mois et demi.

Rêve consistant en une maison qu’il sait habitée de vingt quatre personnages mais indécelable, pour l’instant.

Maison qu’il découvre, de l’extérieur comme à son intérieur, qu’il sait vivante, présente sous des formes diverses, tantôt simple cabane de bûcherons, charbonniers ou refuge de chasseurs ; caravane, roulotte, studio d’une seule pièce, petite maison de campagne ; dont les pièces se multiplient ; résidence, hôtel, luxueuse villa, domaine de maîtres, petit comme enfin gigantesque château…

On pourra certes lui rétorquer, avec tous ces lieux différents d’habitation, qu’il ne s’agit du même rêve ?

Non, parce que ce rêveur sait qu’il s’agit toujours, quoique sous ses formes diverses, la même et unique.

Vécue par lui tout d’abord assez vague, diffuse, telle qu’en des rêves ordinaire ; dont les images cependant se précisent jusque à devenir pratiquement, dans leur netteté, tout comme réelles.

A un point tel que juste sorti de l’un d’eux, ce rêveur bien éveillé s’empare de ses crayons, fusains, pinceaux, encres de chine, pour le matérialiser sur papier.

Maison présente sous la formes de vagues hangars montés sur pilotis, sur la façade de l’un d’eux, une haute échelle appliquée, dépassant son toit ; situés en bordure d’un vaste étang marécageux ; avec, pour la première fois, un personnage féminin pour l’instant non identifié, hôte qu’il sait cependant, avec les vingt trois autres, de ces lieux.

Encre qu’il met sous cadre et accroche à un mur de sa demeure.

Au matin suivant, réalisant que son rêve à disparu ; il l’ignore encore, mais de façon définitive.

Son ouvrage à venir, intitulé le Cercle, venait de voir le jour !

Pinceaux et fusains abandonné pour s’emparer de sa plume, à la suite du titre, pour en rédiger les toutes premières lignes…

C’est bien plus tard, à la découverte et lecture de C.G Jung, que le rêve d’une maison s’apparentait à son propre soi intérieur.

Leha

 

Atelier d’Aproz

L’auteur vous ouvre la porte de son atelier actuel, situé dans les sous-sols de sa villa d’Aproz.

A l’inverse des photos proposées, certaines peut-être en ayant quelques traces, désormais son contenu partiellement recouvert de poussière et toiles d’araignées ; tissus paradis des mites !

Puisque, peu après le transfert de tout ou presque ce qu’il enferme dans son site, condamné, en sa compagnie, à disparaître.

On peut y découvrir encore, au passage, de simples objets, tous en relation avec le vécu de l’auteur, des toiles d’ancêtres et surtout deux ou trois de son petit frère Jérôme, quoique de trois ans plus jeune, considéré par lui comme jumeau, tant leurs liens étaient forts. Malheureusement disparu, le laissant tout comme orphelin.

Non visibles, les liens qui se sont progressivement matérialisés entre tous ces objets, chacun disposé à sa place millimétriquement définie et composant ainsi un tout indissociable.

On comprendra par là qu’aucun de ces objets n’est susceptible d’être extrait de ce tout, comme on lui à parfois suggéré la chose, pour se voir éventuellement exposé en dehors de son cadre.

Tout comme aucun d’entre eux, et cela à n’importe quel prix, n’est à vendre.

Non visibles, eux, selon leur statut, les fantômes, ombres, esprits qui l’habitent. A chacune de ses visites, auteur qui ne manque jamais, à la porte de ce dernier, après un signe cabalistique opéré sur les lettres ornant sa porte, de frapper trois coups à l’aide du heurtoir disposé sur elle pour les avertir de son entrée; ainsi priés d’avoir à se retirer pour le laisser travailler; un autre signe, opposé au premier, suivi des mêmes trois coups pour leur certifier son départ, leur signifier par là qu’ils peuvent regagner à nouveau leurs pénates.