Ce que tout le monde ignore, mis à part quelques très rares initiés condamnés au silence, sous peine d’en subir le sort, c’est l’existence sur terre d’un point que l’auteur de tout ce qui va suivre a pu, avec eux, quoique brièvement appréhender, aussitôt baptisé par lui POINT ZERO.

Indécelable puisque invisible aussi bien que palpable; tout comme encore indétectable puisque toujours en mouvement, balayant en exactement 365 jours la surface entière de notre globe terrestre.
Point de passage permettant d’accéder au Cercle, monde parfaitement identique, apparemment, au notre, mais, en fait son envers, ou supposé en tant que tel; dans lequel le temps n’existe pas; ne comportant donc pas davantage passé, présent qu’avenir.
Au cœur duquel vivent, arrivés là de façon aussi aléatoire qu’accidentelle, douze personnages féminins et autant de personnages masculins dont vont suivre prochainement les portraits ainsi que leurs identités respectives; personnages perçus ainsi tout comme d’un au-delà du miroir. De par cette absence du temps, incapables d’en ressortir et condamnés à l’éternité.

Point que l’auteur a pu toutefois immortaliser, interpellé par la disparition brutale de Heel (un des douze personnages masculins) qui marchait il y avait juste un instant devant lui, sous ses yeux, brusquement disparu, englouti à jamais en ce Cercle.

Seul, parmi ces quelques rares initiés, de par l’importance de cet évènement, assumant le risque, en le divulguant par tout ce qui va suivre, d’en être la vingt cinquième victime.

Sur cet unique thème du Cercle, ainsi, l’auteur a progressivement élaboré le KAH-KHA, œuvre de toute une vie impliquant toutes les formes d’art ou presque, réunies et jusque confondues, ne formant qu’un tout. Pour la construction duquel les chiffres, (ceux représentatifs, empreints de signification universellement reconnue) ont joué un rôle essentiel.

Pour bien pénétrer et se trouver à l’aise dans ce monde du KHA-KAH, il est important de faire connaissance avec les personnages (12 féminins et 12 masculins), hôtes involontaires du Cercle; impliqués dans toutes les diverses rubriques constituant le KAH-KHA. Il est à noter que toutes les photos utilisées pour cette introduction se trouvent présentées exclusivement en noir-blanc;
pouvant être cependant découvertes, par la suite, en version originale. L’aspect qui peut paraître étrange de ces visages vient du fait qu’ils ont été perçus par l’auteur au-delà du miroir. L’auteur pense que l’on remarquera, pour l’ensemble de leurs noms, qu’ils sont exclusivement tirés de pronoms personnels ou possessifs, anglicisés!

Aele: Anou, épouse de Geczky. Celle qui le tait. Comédienne et infirmière.

Heel: Geczky, mari de Anou. Celui qui sait. Auteur du KHA-KAH; organiste et professeur de piano.

Ilsehe: Jeune blonde évaporée. Sans profession comme de cervelle.

Jehu: Âme damnée de Thu; sculpteur. Créateur de toutes les sculptures-mobiles que comporte le KHA.

Leha: Ici représentée enfant; devenue diane chasseresse; toujours accompagnée de son molosse Athos.

Leuh: Chroniqueur, historien de la cour; transcrivant toute la vie de ce Cercle. Disciple de son idole Weelsby, plus connu sous le nom de William Shakespeare.

Leuhr: Pasteur défroqué, alcoolique et virtuose du grelin, un instrument de sa création; mélange monstrueux de clavecin, piano, orgue et batterie. Auteur de toutes les compositions musicales présentes dans le KHA. Grand admirateur lui de Jeesby, plus connu sous le nom de JSB Bach.

Leyh: Tapissier visionnaire; à l’exemple d’une certaine Pénélope, défaisant et retissant sans cesse l’ensemble de ses œuvres.

Luyh: Poète pratiquement intarissable; auteur de toute la partie poétique contenue dans le KHA.

Mah: Génitrice absolue; à ne point confondre avec Meuhe qui va suivre.

Meuhe: Epouse de Moih; mère de famille extrêmement nombreuse et qui n’a point l’intention de s’interrompre sur un tel chemin.

Mohne: Imposante et omnipotente Mère Abbesse. Fondatrice de l’ordre des bonnes petites sœurs motardes.

Moih: Dentiste de profession; époux de Meuhe et, en complément, géniteur intarissablement fécond.

Nohe: Minérologue hautement qualifiée; en inlassable quête des origines de la terre par l’étude des pierres très minutieusement partagées en trois à coups de maillet, dont elle étudie la découpe.

Nooh: Capitaine au long court; (il ne s’agit pas d’une faute d’orthographe ou de frappe!); malgré tous ses nombreux et incessants naufrages, dont aucune mer pas davantage qu’océan n’a voulu accueillir la dépouille.

Sah: Penseuse et philosophe, adepte du yoga, bouddhisme et autres disciplines de ce genre.

Sohn: Un des parmi tant d’autres fils, adolescent boutonneux, de Meuhe et Moih.

Soie-Seuhe: Jeunes ballerines, sœurs rigoureusement jumelles; ou peut-être, ne pourrait-il s’agir que d’une seule d’entre elles, l’autre n’étant que son reflet échappé du miroir?! Co-auteure, avec Jack, du ballet « Circonvolutions » inclus encore dans de KAH-KHA. Le texte revenant à Leuh comme la musique évidemment elle signée par Leuhr.

Teha: Parmi tant d’autres de ses sœurs, l’une des filles de Moih et Meuhe; s’occupe, entre autre, de diriger la troupe des Mathildes, soubrettes vouées aux soins de tout l’ensemble des hôtes du Cercle.

Thu: Tout comme son ombre Jehu, monumental et imposant Colosse; de par sa taille et, à l’inverse de l’autre, son intelligence, promu chef incontesté de cette hétéroclite assemblée.

Tohn: Tout comme son collègue Leuh, lui peintre, tout hautant (orthographe délibéré!) chroniqueur de la cour; auteur de toutes les photos, peintures comprises dans le KHA-KAH.

Toyhe: concierge du lieu de résidence de l’ensemble de ces personnages; lieu vivant qui se transforme sans cesse; parfois simple masure de bûcherons, pavillon de chasse, bâtiment locatif, gratte-ciel ou château pouvant atteindre de fastueuses dimensions; matérialisant le cœur de ce Cercle.

Wohe: Cuisinière attitrée ôtant qu’exclusive; se distingue par le choix très particulier des ses épices favoris, à savoir mort aux rats, cyanure et arsenic.

Wooh: Tout juste fort malingre nabot, mais tout aussi hargneux qu’intransigeant metteur en scène de toutes les pièces de théâtre comprise dans le KHA; les actrices et acteurs constitués par le reste de la troupe; n’hésitant pas à les stimuler à coup de bottes et de fouet.

Lharpenteur et Lhobereau: Le premier, canadien; le second, rescapé de la révolution française. Personnages supplémentaires mais ne faisant partie du groupe des autres. En effet, non prisonniers du Cercle, mais, par leurs allées venues, ponctuées de leurs doubles fins sanglantes à répétitions, sous des formes diverses, personnifiant à eux deux ses infranchissables limites sur son pourtour entier.

De par l’absence de temps qui y règne, ainsi, ces vingt quatre personnages d’une part se trouvant incapables de toute fuite tout comme condamnés à l’immortalité. Seul Heel, conscient de cet exceptionnel état de fait irrémédiablement établi tentera mais, comme il se doit, en vain, d’y échapper.