Signe quatre:
En plus des trois premiers, sans compter avec les nombreux autres tous mentionnés dans son ouvrage Bio, l’auteur en arrive au quatrième, le plus important, sinon primordial à ses yeux. Lui aussi, ayant laissé derrière lui une marque matérielle qu’il conserve religieusement.
Signe en rapport avec Yelsha.
En a-t-il parlé déjà ? Peu importe, tenant à le refaire dans ces lignes. Une jeune femme qu’il n’a jamais rencontrée, de son vivant ; connue seulement au travers d’une photo d’elle, tenant un violon à sa main ; accompagnée d’un petit article, dans le journal. Pour signaler sa mort, à vingt neuf ans seulement et à qui l’auteur dédie, après Anou, Céline, Julien et son chat Cachou II, la totalité de son KAH-KHA.
Ayant pratiqué la musique, l’écriture et la peinture. Décédée pour deux fois la somme de trois francs cinquante ! Le prix de deux voyage en bus sans ticket. Sanctionnée d’une amende dont elle ne peut s’acquitter.
En effet, après avoir une école de musique déclarée bientôt en faillite, sans ressources, placée à l’assistance, ne travaillant que quelques heures comme dans un kiosque, il lui est impossible de payer cette dette.
Déférée devant la justice, elle se trouve condamnée à dix jours de prison ferme.
Auteur qui lui choisi un lieu de rencontre, sur ses terres, c’est à dire sur le pont du Mayriblue, à quais sur la rive opposée à celle des berges ; gardé par sept génies.
Ensuite un lieu de repos précédant de fort peu ce pont ;
: – Ici, tu seras bien ! Tombeau, le seul vrai à mes yeux, digne de celui d’une reine puisque aquatique ; au printemps et durant tout l’été, fleurie de superbes nénuphars.
Enfin, ainsi, tout comme pour ses arbres, un long monologue s’instaure, comme pour eux, qu’il escompte pour bientôt devenu dialogue…
Mais le temps passe et il attend toujours ; jusque à ce qu’il lui demande, un jour ;
: – Si ce n’est trop indiscret de ma part, comment t’y es-tu prise pour mettre un terme à tes jours ?
Le lendemain, arrivé sur leur lieu de rencontre, il découvre, attaché à une branche d’arbre, un des mat du voilier, une cordelette !
Précipité sur elle pour en défaire les nœuds, comme s’il pouvait ainsi parer à l’issue fatale de ce drame passé.
Et ce dialogue tant attendu, alors enfin s’instaure entre eux…
Devenue à ce point familière qu’il ose un jour lui demander ;
: – Tout comme la plupart de mes arbres l’ont fait, certains encore envie, d’autres, tout comme toi, défunts, je voudrais bien, de ta part, que tu m’accordes un Signe.
Le lendemain, découvrant, et ce pour la toute première fois, proche de leur lieu de rencontre, parmi tous les canards colverts, habituels de ces lieux, un nouveau, lui noir et blanc ;
: – Je te remercie ! Peut-être suis-je trop exigeant, mais j’en voudrais un autre, Signe plus démonstratif encore que celui-ci!
Le lendemain, de la berge opposée, il découvre une tache blanche, proche du Mayriblue ; songeant, en cours de parcours, qu’il s’agit peut-être d’un grèbe alors de plus.
Pour découvrir abasourdi, oui, il ne rêve pas, un cygne ! Depuis plus de vingt ans à parcourir ses terres, jamais n’ayant été aperçu.
La surprise passée, auteur tout à l’écoute de son rire frais, cristallin, aérien, semblable à une musique de Wolfgang, ainsi encore qu’espiègle, mêlé au sien…
: – J’avoue que tu m’as bien eu! Ravi de goûter à ce rire et de découvrir, quoique issu d’un autre monde, que tu as su garder ton sens de l’humour!
Mais tu dois certainement savoir de quel Signe je te parlais. non seulement insistant sur ce fait mais te priant de m’accorder une faveur que je n’ai jamais jusque ici demandé à toutes mes ombres et fantômes que je côtoie habituellement; signe que je désirerais d’une part sous forme matérielle, palpable, mais encore, d’autre part, de façon à ce que je sache qu’il m’est personnellement destiné comme offert; sous forme, par exemple, de bijou que tu aurais porté, de ton vivant; sinon jusque celui qui te fut le plus cher!
C’était très sûrement trop lui avoir demandé. Ou alors, requête impossible, de son monde actuel, à m’accorder? Car il eut beau chercher, au pied de son tombeau comme sur le pont du Mayriblue, fouillant méthodiquement le sol sur toute leur surface; sans ne rien découvrir, et ce durant plusieurs jours…
Et c’est au matin du suivant, comme chaque jour à la même heure, que l’auteur, ayant enjambé son vélo et parvenu à Sion, qui s’apprête à fermer cette monture le long d’un petit muret jouxtant la terrasse de bistro où il à l’habitude de prendre un verre en lisant le journal qu’il réalise, dans un premier, de devoir le parquer un peu plus loin, un jeune couple occupant la place; dans un second, occupé comme toujours à le cadenasser, il découvre, entre le mufle de son sabot et la roue avant de son vélo quelque chose…. penché plus en avant pour s’apercevoir qu’il s’agit d’un petit anneau orné d’une pierre!
Et c’est à une des tables de ce bistro qu’il sort ce bijou de sa poche pour mieux l’examiner et aussitôt s’adresser à elle;
: – Sais-tu que que cette pierre est de la couleur même de mon KHA-KAH qui est désormais aussi le tien?! Pierre mauve, c’est à dire mélange de bleu, la pensée, et le rouge de la passion!
Auteur qui sait, sans être capable de préciser comment elle s’y est prise, que ce bijou fut bien le sien. Ne tenant compte des sarcasmes des visiteurs de son site, par son contenu jusque là, jugé par eux déjà un peu loufoque, dès maintenant désormais pour franchement foldingue!!!
Quatrième Signe qui devait avoir son épilogue.
: – Sais-tu, Yelsha, que seule tu reposes dans le plus somptueux des tombeaux. Du printemps jusque à l’automne, fleuri comme jamais le fut, ne le sera celui fut-il d’un empereur?!
Et c’est le lendemain que l’auteur découvre, sans un mot de sa part, au pied de ce tombeau, une des merveilleuses fleurs de nénuphar! Il n’y en eu point d’autre, de sa part: monologue repris d’un auteur sachant que désormais Yelsha à regagné de façon définitive son propre monde.
: – Repose en paix! Yelsha! Et à bientôt!