Anou: Les enfants sont partis:

Les enfants sont partis, sur la pointe des pieds, tout comme,sur des oeufs qui mieux est portés nus, leurs souliers à la main, et rêves sous le bras ; là claudiquant, ainsi, vers des landes lointaines et désertées de toute vie… que l’on dit de légendes; et, pour se consoler, tant d’autres pays sages, plus étranges, secrets ; voire plages d’une mer tout comme autre océans… 

Au plus fort de la nuit, alors que tout repose, des plus humainement sinon se décompose; sont partis, les enfants, sans faire le moindre bruit ; étouffant une toux, comme insigne soupir ; comprimant à grand peine, ici, là, un rire fou;

par l’escalier désert, sans feu plus que lumière, voire autre cheminée… S’enfoncent dans la nuit ; toutefois le dit-on, mais pour se consoler; les enfants sont parti, sans ne laisser d’adresse, voire plus qu’autres cahiers ;

abandonnant le monde à son lassant, part trop triste sommeil; et jusque à l’araignée d’un soir, à l’envers de dicton, comme eux tous autres demeurant, toute à son désespoir, solitaire, au coeur de sa toile, prise à son propre piège; au juste chant d’un insomniaque oiseau, tel ainsi, témoin de leur départ ; qui se console ainsi;

les enfant sont partis? Mais ils n’étaient que rêves, voire plus fêles mirages… s’entre-mentent parmi, tous ceux qui sont resté, ; se consolant ainsi;

vers tant d’autres ailleurs, par la main se tenant, hors de portée de toute vie diffère de la leur ; comme égrenant leurs rires, pierres de Poucet petit ; et autres cailloux blancs mais eux de non retours; histoire là d’égarer, brusquement disparus, sinon semés par leur envers quelques impossibles poursuivants ;

les enfants sont partis, avec, au fond du coeur, la clé de tous les champs; avec, en leur en leur trousseau, celles de sol, ut tout fa; abandonnant derrière un monde jugé tiède, et désormais encore plus froid; tandis que l’on constate, tristement, en leur dos, qu’il n’est plus de saisons!

Les enfants sont partis, laissant veuve une porte qui claque et grince sur la nuit, tant de rêves enfouis, le soleil et leurs jeux; pour avoir découvert, au hasard ôtant d’elle que d’autres franchies, ce chemin si secret conduisant aux étoiles?

De partout, l’on prétend, se consolant ainsi, le hurlant à la blonde aussi sourde que veau, qu’on les trouva tous deux, main dans la main, étroitement entre-nouées, yeux dans les yeux, éclats de rires aux lèvres, rêves en bandoulière, un tout juste matin, las, bien morts, en leur lit;

comme s’interrogeant, façon de se distraire, mais ne trop l’avouer ;

: – Pourquoi donc, à un âge si vert, impropre à ce genre de départ, mais vraiment, ainsi sans crier gare ou quoique ce fut d’autre, ces enfants sont parti ?!

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Une réflexion sur « Anou: Les enfants sont partis: »

  1. bien triste et beaux les enfants sont partis,
    le poème date de quand?

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