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Heel vit: Extrait du Recueil poétique Marines:

Heel vit; à tout le moins, toutefois, à défaut de toutes controverses apparentes, le lui semble-t-Heel, dès lors, sans ne tergiverser de plus, se l’édit;

Heel donc vit! Sans pour hautant ne l’affirmer trop fort, comme résolument ; imposer à fous cris aux entoures susceptibles d’y prêter attention, tout comme indisposés à ce genre de détail .

Sans qu’il en eut des plus minimement conscience, soucieux de n’en faire un, à tous tris, le vouloir; de plus ou moins irréfutable preuve, plongé au coeur des incandescences et torrides vapeurs de l’une de ses pipes vouée toute à ce genre d’incessant de labeur ;

assumant sans vergogne cet état établi de fumeur passionnément invétéré, dont la vie mais dès lors, en ses primes aspects, s’embrase sans retours, toute ainsi, à son tour, emportée dans des flots de volutes bleutés…

Nocives, lui dit-on, entre autres toutes affres parmi les plus rédhibitoires, pour ses douillets poumons, de combien affaiblis par tant d’ans, si ce n’est jusque siècles d’un incessant et forcené usage .

De moustaches au menton, une barbe à fleurie, ainsi ternie, jaunie, par leurs inévitables résidus.

Ainsi donc, bravant comme narguant toutes semonces, interdits, du gosier, et jusque à ses tréfonds, en passant par ses emplis naseaux, pour atteindre, à leur tour, jusque aux infimes comme intimes entrelacs cervicaux, se poursuit et propage en vigueurs là tant sournoise comme totalitaire, son irréversible, globale consumance;

de ses quelques cheveux, si rares rescapés, plus que feux, cendres, braises, résidus de broussailles, passant à ses torves et bientôt calcinées, jusque entrailles, à ses neurones essoufflés ; pour conclure, inclus en leurs sabots, à ses pieds plats et bots ; de tout ce qui fut lui, chairs et os y souscrits, même pas conservant les relents de pourtant convenante, de poussières, communément réduit.

Dès sa prime naissance, il le lui fut pourtant combien abondamment prédit ! A tant brouter sans frein, les herbages à Nicot ! Acculé, maintenant, de sa voix de fausset, à ne plus que par si juste le murmurer ;

: – Au sana! Au sana! Au plus haut des essieux !

Las, pour lui, le moins beau de tous lieux!

A l’exemple d’un Autre, là, du haut, lui, de sa croix, si pesante à porter, que bien plus de trois fois, il croula sous son poids, ne pouvant que râler ;

: – Oh pairs! Pourquoi m’avoir ainsi, à mon tel triste tour, des plus éhontément lynché?

Par la farce des doses, sans relâche, inhalées, contraint de reconnaître, le conséquent amas de telles décrépitudes lui ayant croulé, à grands bris d’os broyés, sur le dos ; avec le bois dressé, cloué, par tel à vif, en dresser le funeste constat.

: – Que votre volonté soit fêtes ? Tout est désormais, et de combien définitivement consumé !

La Lune était croissante:

La Lune était croissante,

en ce prescrit instant, d’un bon tiers de ses quarts ; … étanchée sur son antre; cependant qu’Heel est mort, déjà depuis vains temps;

son étoile arborant, cet ocre de son sang, par tel inimitable, aux relents de regains, toujours, mais eux, fort fraîchement tranchés, pourtant ; … à quasi journée fête;

la lune était mutante, tout ôtant que muette; aussi roide que nuit, voire que le rire amer, ou que la mer à boire ; sinon ce doigt que l’on enterre priant pour qu’il y prit racines ; … refleurissent ses maux d’hiers?

La lune était voilée, assumémént, de deuil ; était toilée de tous ces astres dont Heel ne sut que faire; ou mariée, qui sait, mais aux grès d’autres joies que celles prévues siennes;

puis la lune s’en va, vers d’autres cieux, vaquer;

s’éponge cette étoile qu’une aube neuve effroye; mais ainsi que tous sangs pris en ces flots de tels papiers bavards;

la lune était mirage, auquel Heel avait cru; ayant pris une farce, pour son argent alors déjà plus que compté; tous ces yeux d’autres âges, pour de précieuses pierres; ainsi que tant de mains mais cependant tendues, pour étancher ses songes;

la lune était fendue sur l’adipeux décor d’un ciel d’opérette;

il fut bien trop de ces chansons que l’on déverse, égraine au coin de l’âtre, fautes de bûches ou bois tords ; de ces costumes à paillettes, qu’Heel ne se résigna jamais à vouloir endosser ; voire pas mieux qu’entonner;

la lune était croassante, mais Heel ne la crût!

Son étoile, filante; … à ses trousses, jeté, mais tant à corps perclus;

: – Rien entendu, le proclament certains, nous sont si cependant plus que toujours offertes, la révolte obnubile des sens, et ces actions d’éclats ; quoique remises à plus tard, sinon à quelque trop ; … ces paroles à lire; tout comme, en corps, à rire, à gorge éventrée; mais dont Heel ne voulut ; tues, en un premier tant, et puits finalement taries;

: – Mais que put la passion qui peut être fut sienne ; … contre leurs inerties? Tant adjointes, qui sait, encore à toutes propres;

: – Vas! Se tut-Heel, ainsi. Prends ton bâton là de juste aigrefin; et poursuit ta déroute?

la lune était broyante; c’est elle qui lui prit ses rêves de soleil, se les tenant au chaud de pansues escarcelles; tandis que son étoile, ployant l’échine, lasse, confuse, se défile; le laisse alors en plan jusque de morne vigne ; grappe à mûrir, qui sait, pour l’ivresse des autres?

0b

Chant Ivre:

Chant ivre:

Roule, papier trop blanc ; et bercent, aux larges les plus longs comme aux lents infinis de désertiques plages, leurs délires inlassables, givrant…

laisse glisser un fleuve, de ses flots irradiés à ces mers océanes dont on nous parle tant; sous leurs voiles ventrues, brusquement recouvert, en un gauche, trop hâtif linceul, crouler le frêle esquif, en des flots, assoupi, dont nous tairions le nom; bien plus profondément que gisant en nos terres, irascibles frimas, sous la pierre que l’on roule, corps et âme, éperdu.

Toi, fuis où le renard s’ébroue; vers ces fourrés sanglants, qu’embrase un astre lourd, en ses sourds entrelacs, où l’obscur écureuil amasse ses misères pour un hivers de plus que l’on nous ment, de pluies, qui promet d’être lent, voire ne jamais mourir, pour de veufs printemps.

Ci gît le rire! Dru gravé sur le marbre ; comment lors en douter? Ainsi que chiche noix brisée toute, aux reins.

Frileux, l’enfant resserre, un à tant tous les liens qui l’enferment au piège; l’oiseau choit, en dormant, d’un nuage distrait, à la terre que l’on dit nourricière, las, pour lui, mais si fêle, quoique des plus distraite, vaguement carnassière.

Toi, fuis! 0ù l’eau se fait de feux, comme orage ruisselle en ses foudres et rages, où l’éclair étreint celle… là plainte demeurées, sans voix, d’avantage que croix gisantes, implantées; de fer ou simple bois, honnête sépulture; sans pleurs greffés profond, pas plus que souvenirs adjoints à tant d’autres déjà, issus de tous les temps.

Le papier broie de noir le coeur étreint de foules anodines, plus âcre et prude que le bronze de trop gras angelots.

Ton visage s’éteint, brutalement soufflé comme on mouche chandelle au tard d’une veillée; rachitique lampion de fêtes que l’on dit reportées à demain; ne tourne plus, la tête, aux rythmes de nos rondes, leurs musiques allègres; et les enfants, fort las, s’en vont, le coeur gros, le dos rond, déchus si lourdement du rêve, ronger ailleurs leurs doigts, en guise alors de frein.

La fenêtre est ouverte, pourtant! Leur crie-t-on, de tous bois, comme encore du plus haut de nos multiples toits; mais si longue, la nuit, tant patiente et profonde, où rien de plus ne luit que quelque rare étoile là tout comme oubliée; en ce deuil indigeste, un sourire, mais qui sait, brodé au point de croix ; gauchement esquissé; que l’on pourrait saisir, en son vol, surpris?

Toi? Mais il te faut plus loin t’en aller aussitôt.

La montagne est de pierres amoncelées partout et tellement plus haut que son propre vertige; la mer plus insondable encore, sous sa chute, sereine; sans qu’il ne fut possible de changer à l’histoire dès lors quoique ce fut ; revécue toute entière en ses sens absurdes?

L’astre tourne et l’entraîne à sa propre poursuite…

Ton visage est de plomb;

toujours fuit le renard, prisonnier de lumières, où il lui semble, mais de combien à tort, bon; vers des sables plus blonds?

Que l’enfant creuse, effrite, en quête, mais qui sait, ne fusse que de fossile fleur? 0ù y enfouir, plutôt, des plus naïvement ses peurs.

Il souffle la lampe de demain, de tant d’hiers avec celle mais enfin de l’instant; tout oreille à la nuit…

Fuis!

Le voilier gîte au port, cependant toutes voiles dehors; rue et tire sur sa chaîne aux maillons distendus; comme extirpe son ancre de la vase des fonds; mieux encore, au quais vingt, le croit-on, un train ronge son frein.

Le fleuve est sourd à de tel cris; rudement nous sépare, et cela, de son lit; déçu, l’enfant agite son mouchoir, plutôt que d’y pleurer; sous des cieux assombris, eux mais alors se décidant enfin à quelque éclats de pluies; larmes ici versées, dès lors, de nulle joie, plus qu’anonyme peine.

Un fleuve écoule bien plus loin ses contes et légendes, mais de tels temps anciens; dont plus personne ne saisit franchement le sens.

La montagne se terre, frileuse; désuète.

Fuis! L’avenir est devant; cours, accours; encore un peu plus loin; plus inlassablement, comme de jours en jours, adjoints à plus de nuits.

Mais il préfère caresser le renard, sourire à l’hirondelle qui déchire, de son aile, ces aubes de printemps; si effuses dentelles!

Ah, quêter sans rigueurs, accéder au si simple abandon?

Déjucher d’une épaule, dégrafer de son cou mais enfin cette envie de n’être plus de vous?

Fuis!

L’animal, cabré, fol, aussitôt tout t’emporte; au travers des défaites, tant fier et preux, altier, le chevauchant, ta lance pointée haut; drapeaux mais mis en berne, à contre coeur si las; pas plus que rond lunaire un là quelque de plus, malement esquissé à la surface d’étangs morts…

Non!

Tournent elles aussi aux grès de mêmes vaines voltes et gires, les ailes des moulins; tournent les soupirs aigres des vieux et vieilles de demain; tourne le lait ranci, sur la lèvre des veuves et de tous orphelins; grince le grelot gris, au berceau de bambins.

La fenêtre est offerte tant largement ouverte! Le criait-on toujours; mais y vit, nous en vient que le vent, sauvage et bourifant nos las rêves vécus et tant d’autres enfouis.

Brûle, papier trop blanc, aux angles racornis, de tant de marges jaunies; de poussiéreuses farandoles en souvenirs frileusement étreints, finalement réduits.

Une étoile fiévreuse, avec d’autres, s’enfuit; à leur exemple, finalement filante, pour de tant improbables retours.

N’avait-il su vraiment l’apprivoiser? Au mieux la prendre en ses filets? Contenir, en leurs rets, sa chétive et fugace apparence; peut-être, mais qui sait, sa double ou triple réelle appartenance?

Fuis!

Un bienvenu naufrage, de pieds fermes, semble-t-il, nous attend; sous les pierres, éventré, tout comme, au mieux, tapi, frangé d’embruns enfin, dès lors, abstraits; aux cris stridents, dit-on, pour ne l’avoir concrètement vécu de fous oiseaux marins, gainés mais eux aussi de blanc!

L’île est encore aux larges réputés les plus grands; où fleurissent les songes, quasiment à foison, en bosquets, ou autres épineux buissons; voire gravés ou juchés sur des branches malsaines, au gras de troncs gisants.

Maintenant, l’algue meurt, juste où le nénuphar éclot, pointe sa gangue incendiaire au miroir de ses vases; les vapeurs d’un étang, se drapent en leurs mystères; jouent, en silence, entre elles, mais exclusivement à se faire peur.

Le rameau, cueilli voici longtemps, chu de ses lèvres flétries, tout comme lui, en tant que larme morte, tombe; joint à ses eaux, un bref instant, porté par elles, en guise ici de muet, anonyme et si terne épitaphe?

Fuis!

Il en est temps encore; du moins, le prétend-on?

Mais, à quoi…long. La neige, déjà, fond; un nuage s’étire sur de flous comme las horizons; vide tout juste, à peine, un verre dit, mais pourtant, promis comme juré pour être le dernier, à nouveau et ras bords se remplit. Tout à son fond, en de si proche lies, j’y vois germer en gerbes, plantureuses brassées, des années molles qui sont miennes.

A quoi bon, donc, désormais, las de plus, restaurer mes prisons? En instaurer de veuves.

Son fleuve est large et vaste… et son papier déteint.

Un lent feu couve sous la cendre ; les sables d’une plage… et sa fumée tiédie vrille des cieux entiers de vives braises et tant autres scories?

Les moulins tournent rond, leurs pâles à ces cieux, encore un petit peu; avant qu’un fleuve les immerge.

Il demeure sur sa berge…

Le papier l’interrompt.

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Marines: Recueil de Poèmes:

Comme promis à celle qui m’est la plus chère, voici un tout premier poème extrait du recueil de poésie Marines.

Un recueil de poèmes, tout comme celui intitulé Anou (pour Anouchka), écrit par son auteur peu de temps après sa miraculeuse rencontre, enfin, avec celle qui allait devenir, promu quant à lui Heel, Aele !

Rencontre qui devait marquer le tout début de sa véritable vie !

Tout comme son titre l’indique, ensemble de poèmes, ainsi que tout le reste de son œuvre, avec Céline, leur petite fée et Julien, leur petit prince, lui étant dédiés ;

En grande partie consacrés à la mer qu’ils allaient bientôt découvrir, au cours de leur voyage de noces, parcourant la Provence en vélo-moteur !

Une fabuleuse découverte, riche de souvenirs impérissables et toujours vivants.

Nous irons voir la mer

n’importe où elle se trouve; nous irons la trouver, retrouver, voire, qui sait, jusque à de plus impossibles ailleurs…

Nous descendrons profond, fort bien plus que son fond, faute de l’avoir vu; encore jamais atteints, ses abysses sans fin, toutefois le dit-on ; jusque à son clos bouchon.

Mais que nous forcerions, selon l’ivresse de l’instant, que l’on dit, mais encore, au-delà de ses nuits sans issue; de force, ou farce sauterions; champagne de saines déraisons.

Largués, campagnes, horizons; à deux âmes conjointes, algues; vives que n’émeuvent vraiment plus que raz, ses marrées…

Déjà l’accouplement des mouches, à nos yeux comme coeurs, ne représente plus la moindre des valeurs?!

Pour nous, quant Anou, en gants de soie et négligente lavallière, nous irons voir la mer; creuse baignoire d’une eau, dit-on, plus que jamais salée par trop, gorgée de tous poissons flottants, par bancs altiers, d’autres plus rares, et prétendus volants; à morts, bronzés, argents, sous le soleil, notre pair de tous jours, nourricier.

La mer, source, ment-on, de toutes et jusque extrêmes origines, peut-être, pour se rassurer; noeud de départ et de virée, voire finale arrivée; point de chute ou de fuite d’une étoile gisante en ses bas fonds secrets; ou de deux?

Qui le dit, d’avantage; vapeurs de traîne unique, en ses brumes, perlée… Rien de bien plus qu’infime, pour ne dire que malingre éclair, d’île en îles, disent elles, comme ils, qui ne fît même peur aux enfants; lorsqu’elle soudain sombra, corps, volutes et biens, toutes voiles émises, fort loin, devant; se le murmure-t-on, de mousse à loup marin.

Nous irons voir la mer, tous deux… La neige me l’a dit, de pays froids, rugie; tombée là dans le creux d’une oreille qui se le tint pour cru; dispose à ses errances ; quelque flocon gisant, givrés, pleurs d’un hiver à survenir, soudain, lors qu’on ne l’attend plus.

Le chante ici ou las, quelque refrain? Nous irions voir la mer! Semer en ses labours une tempête monstre; retourner à grands flots et grondants tourbillons ses gerbes bleu cendré, nacrées d’aubes fangeuses…

Nous irons, te l’assure, vers un suivant automne vendanger jusque à dos de ses vagues énormes, leurs ultimes et mousseuses bavures; cueillir à telles pleines brassées, varechs, troubles vases aux relents embrumés de poivres et salpêtre, arrachés à ses plus antartictes extrêmes; anthracites néants.

Nous irons voir la mer, n’importe où, toute elle gît; c’est à dire, de partout…  Et nous ferions l’amour, sans nous chercher d’excuse, autre enfin, que celle de le faire; comme on forge son nid, harponne l’esturgeon, quelque rat de gouttière; de passions en couleurs, aux reliefs passés,espoirs encore comme toujours à naître;

nous serions visionnaires de monde imaginaire, palpable seul, alors pour l’être épris de ce qu’il sait à chaque jour, son heure, être sa naturelle fin première?

Nous irons voir la mer, étale pour nous seul; sagement alanguie? Attendrions longtemps, curieux de suivre, pas à pas, une à une, un à deux, les heures qui toutes, patiemment nous effacent, chaque jour un peu plus; sans compter toutes nuits…

Nous laisserions encore fleurir le vin nouveau, pour l’ivresse des autres; insouciants mais déjà de récoltes perdues.

Nous mêlerons nos vies au creuset de nos rêves; en une coupe unique vidée jusqu’à la lie.

Nous attendrons, couchés, mais ainsi qu’il se doit, l’emprise sûre du vague de nos âmes; doucement emportés, pour ne dire mieux, bercés; envols d’oiseaux gris, sur la mer; que l’on dit endormis.

Pour la première fois, peut-être, je connaîtrai ta main; ouverte, offerte paume; désoeuvré coquillage ; tout comme à l’abandon, de nacre si précieuse, au détour de ces plages désertes; en un très tôt matin; sous la mienne qui la berce, l’enferme…

Ferme tes yeux! Et goûte, écoute, maintenant, issus du coeur de cette conque, offerte… les murmures et rumeurs infinis de la mer?!

 

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Aele et Heel, après la première, au Petit Théâtre de Sion, de la pièce théâtrale  Anou-Elsa.