Extraits de la période rouge vécue par l’auteur, en ce qui concerne l’élaboration de ses encres de Chine.
A l’inverse de la plupart de celles-ci, opposées, ces deux Auto-Portraits se présentent en parallèle ; opposés tout de même sur la période de leur réalisation ; celle intitulée Heel Rouge, extrêmement ancienne ; inaugurant une nouvelle technique.
En effet, le travail effectué, toujours selon le support choisi par l’auteur en tant que papier-soie, des plus fragile, délicat, ayant duré longtemps, celui-ci était devenu des plus aléatoire ; proche de se désagréger.
Afin de préserver son intégrité, celui-ci utilisant une méthode alors inédite pour lui ; à l’aide d’une feuille de papier de verre dont il recouvre l’encre ; enduite ensuite d’un produit vitrifiant la rendant ainsi pratiquement indestructible !
La seconde, par contre, venant elle conclure cette période rouge, tout comme celle de ses Auto-Portraits.
Encres cependant parallèles, du fait de leur similitude, de par leurs respectives attitudes . Simplement, la première, Heel Rouge, plus neutre, apaisée ; la seconde, Heel aux Enfers, elle beaucoup plus tourmentée.
Pratiquement unique rescapée parmi les encres de Chine issues de la période jaune vécue par l’auteur. Encre très très ancienne, élaborée alors que le couple résidait encore à Granois, Savièse. Peut-être la raison pour laquelle, oubliée en un fond de tiroir, elle a pu survivre à toutes autres issues de cette époque.
Encre de Chine encore, parmi là toutes autres, extraite d’un seul jet ou presque de ses fusains et pinceaux, la plus minimaliste dans sa réalisation.
Cependant la plus profondément gravée dans la mémoire de l’auteur ; du fait de la période fort douloureuse alors vécue par lui ; avec l’aide bienveillante d’Anou, ses encouragements à la poursuivre, confronté aux affres de sa face de désintoxication, au niveau de l’alcol.
De plus, à celles encore de puissants tranquillisants, pour ne mieux dire abrutissants médicaments administrés à profusion par le plus sinistre, incompétent psychiatre que la terre eut jamais engendré !
Le poète, envahi et croulant sous l’amas de ses ombres…
De par cette simplicité d’expression et réalisation, reflétant, tout au moins à ses yeux, cet enfer enduré alors par lui ; auquel venait encore s’ajouter une profonde dépression venue frapper sa si chère Anou. Auteur, en congé maladie, en sa compagnie, retrouvant, au sana, Fleurs des Champs de Montana, l’autre enfer vécu dans son enfance, soigné ici pour ses poumons ; mais surtout, tout comme abandonné par sa famille. Ses parents incapables, bientôt, du fait constitué par leur départ, à chaque visite, alors occasionné.
Mais là qu’on se rassure, sans de trop excessifs efforts; tout comme on cesserait, mais juste par oubli, distraction d’un instant, juste un peu trop longtemps, de respirer la dose prescrite à leurs mode convenue d’emploi; c’est à dire, comme encore tout de même le rire, un peu comme on s’endort.
Mais sans ne se fier à leurs trop apparentes, tapageuses et pleurnicheuses doléances, mêlées à de tout autres, jacassant à tue-tête, là sans aucun rapport avec le non intéressé, désormais .
Tout comme Heel pourrait être, survolant toutes mers, plus vastes océan ; volatile en suspend ; quoique sans ailes, battantes, en usage, ; plumage de sortie, voire autres accessoires; certes plus gauche, sans ne vouloir trop le froisser, que tous autres oiseaux, professionnels pratiquent si naturellement, en ce genre de matière ; mais loin d’être pataud, en son commun, personnel pelage ; plongé de tous ses membres, du couvre chef au sabot, aux incidences et courants de ses entre deux eaux;
louvoyant, mais en corps, à la rame en leurs flots, tourbillons et rapides truffés d’étoiles engourdies; puis, en fuite, soufflées comme fêles chandelle, sur sa table de vie.
Comme, échoué au coeur, ses tréfonds jusque finalement atteints, de vases sous marines.
Heel attend, pourrait il le leur laisser, à défaut de l’entendre, tout juste suggérer, en évasifs, furtifs borborygmes, entremêlés de râles; de ces eaux par trop denses, pour ne jusque compactes, le lové de rideau…
Pour alors entonner, mais exclusivement pour soi, comme de rien entendu, à susurrante chansonnette, comme aigrelette et hoquetante voix, une extraite comptine de tout un répertoire depuis tant disparu là de toutes mémoires…
Heel n’est plus, le dit-on, en dressant le définitif constat. Soucieux tout juste, de n’avoir plus, conformément à tous prescrits usages, désormais, qu’à se taire. Ne venant que gercer de rides vagues, convulsives, son visage éthéré, le miroir, sa surface, de ce qui n’est là plus qu’étang aux eaux elles tout ôtant défuntes;
Heel est mort !
Mais n’allez pas, pour cette délicate attention, l’en remercier ! En de nombreux, intarissables comme vibrant hommages, éloges encore dithyrambiques à glapir ! Le laissant à jamais plus que froid;
Heel est mort ! Ainsi donc, et sans autre, vivent eux !
Heel fut mort ! C’est un fait ! Toute sa vie usant, mais qu’il fut, là, bien le seul à ignorer.
J’aime elle; quoique, en son attente mais qui tant, sinon trop se prolonge, en corps, dépourvue de toutes chairs comme os ; contre toute oraison, plus d’âge que de noms;
elle pourrait être, au désagrès de mes profonds tout comme ôtant besoins, tout aussi incessants, que bientôt obsédants, pour l’instant dépourvue quasi de toute vie; que rien ne changerait, pour lui ; Heel lui semble bien, au fin fond de la chose; à ses yeux élancés plus que toujours à toutes quêtes…
elle ne l’aimerait point, et jusque avec un forcené acharnement, qu’il en irait, tout comme en rirait de même, 0h certes, quoique jaune ?!
Ils pourraient, aux plus loin l’un de l’une ; s’entre fuir à tout rompre ; à jamais disparus, sans d’autres larmes, râleries, Heel toutes fois hésite à se le confirmer, las qu’exclusivement, plus que toujours, les siennes !? Comme, pourquoi point, inverser là les rôles ?! En varier le cours ! Moi riant aux éclats ; elle effondrée, comme hoquetante, toute en larmes !?
Elle pourrait croire, encore, comme sortie tout juste de ses couches et langes, aux anges; et autres pères fêtards comme autant de Joël. Moy ne souscrire qu’à ces réalités communes à chacun ; consommées aussi bien natures, sur le pouce, que frites juste à point; rien se serait diffère. Nous fuir obstinément parmi les tels multiples et complexes entrelacs d’astres aussi bien tout à leur apogée ; que d’autres plus obscurément éteints…
Nous pourrions, comme eux tant, elle et moi, ne vivre que de drogues, sans autres joies de plus, que fièvres et vertiges ; tout comme encore ne fusse que de grains, ou autres botes encore, de rêche foin.
De retour mais tous deux, chacune et chacun très rigoureusement pour soi, enfouis en ces parfums diffus d’enfances recouvrées; épongés, disparus au coeur des ces brouillards mouvants, plus pernicieux que plages éventées; étales à l’ennui sous les si lents, distendus couchés d’évanescente lune; sous une pluie de plus, vécues comme endurées en tant que juste bruines; ses yeux pourraient être des plus apparemment défunts ; sans qu’Heel songea, ne fusses qu’envisagea de s’y implanter. Toujours extraits, tous deux, de toute vie.
J’aime elle ! Ses mains, entre autres tant de choses ; étoiles sous marines, frigides et glacées ; porteuses mais encore de ces silences de grands fonds…
J’aime elle! Ses lèvres par trop lourdes, portées en une moue; gorgées d’indifférence à tout ce qui n’est d’elle.
J’aime elle, tout mais comme Aele se pourrait d’aimer je ?! Aux grès, qui sait, de quelque distraction !? Lents jours que leurs légendes les plus affirmatives proscrivent éternels; plus lentes et si denses, intenses nuits encore; plus que vagues en vagues, ressacs et marrées, tout aussi incessants qu’inlassables refrains;
Elle pourrait ne rien être; lui ne vivre que d’amas d’allusions; amours, cependant identiques, de tous jours et plus, encore diverses nuits, promises à tous deux, sans frein.