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Petit Prince: Photos:

Petit Prince :

: – Monsieur le professeur, un appel pour vous!

Tout aussitôt figé! Au rappel de la première fois d’un tel appel pendant ses cours, à l’Ecole Normale!

: – C’est Anou! Il faut que tu rentres, le plus vite possible! De retour chez nous, comme bien entendu le plus rapidement, auprès d’elle;

: – Assieds toi!… Ton Frère Jérôme a eu un accident!

: – Grave!? Quoi?!

: – Très grave, oui!… En fait, il est mort!

Et le ciel s’abat sur sa tête! Brutalement déchiré en deux! En se découvrant ainsi orphelin, puisque séparé à jamais de son petit frère, jusque là exclusivement connu comme vécu en tant que jumeau!

Cette seconde fois, l’appel vient de la part de son beau-père.

: – Surtout ne vous affolez pas! Anne-Marie était en courses et brusquement victime d’un malaise.

: – Où est-elle?! Il faut absolument que je la voie!

: – A l’hôpital de Sion.

Qui la retrouve, mais avec la sensation terrible que ce n’est soudainement plus elle! Pour si proche, à la suite de cette brève visite, elle endormie, laissant cet Heel, acculé dans les cordes; jusque là triomphant, heureux, soudain quasi Ko debout, et sonné pour le compte…

Errant de l’une à l’autre des pièces de leur petit appartement du Rawyl 15, désespérément vides, désertées là tout comme à jamais; dévastées comme après le passage de quelque ouragan, autre raz de marrée; de l’un à l’autre encore de ces lits froids;

celui d’un Petit Prince; placé en catastrophe dans une institution appropriée; de sa Petite Fée, elle recueillie tout aussi à la hâte; recueillie elle chez sa grande sœur, à Neuchâtel; enfin absence plus lourde encore de son Aele; victime d’une grave dépression, hospitalisée elle encore dans un hôpital spécialisé;

Heel ainsi confronté, après de telles années d’intense bonheur, à une terrifiante solitude…

Le PetitPrince; Granois, Savièse:

Petite Fée: Photo:

Petite Fée :

Après tant de carnets de déroutes, leur voyage bien réel de gosses, plutôt que si commun, ici de noces; lui offrant, en compagnie d’Aele, les décors, aux hasards de périples, parmi cigales et mistral, à vélo moteur; leur découverte de la mer, de juste, vagissant Mayriblue.

Et puis retour au foyer du Rawyl 15; reprise de son travail d’enseignant à l’Ecole Normale de Sion…

Duo accompagnés bientôt par la venue annoncée depuis quelques temps d’une Petite Fée venue combler leur rang; que Heel découvre, avec un trac fou, recueillie un instant en ses bras; à l’aube juste d’un jour nouveau, comme étant mais alors, compte tenu de tel exceptionnel événement, tout comme le premier! Aussi bien pour cette petite merveille que pour lui! Naissance jumelée avec celle du soleil, à son juste levé, à fleur d’horizon…

Un peu plus tard, en vacances dans un chalet loué au dessus de Savièse, hurlante à sa toute première dent; alors que Heel aborde, en un unique, lourd décor hivernal et désertique, son ouvrage intitulé du même nom, Zour.

Décor en forme de vaste cratère de pierriers, arbres tout comme explosés, fossilisés; parfois replantés entiers, mais ici leurs racines aux vents et branches enfouies en pierres.

Résultant d’une avalanches qui, quand elle eut lieu, emporta avec elle nombre de chalets construits sur son passage.

Petite Fée au chat: Mayens de Sion:

Luguet: Compositeur:

Luguet :

En réalité Jean Perrin, virtuose accompli de piano, interprète, compositeur et pédagogue; ayant fait ses études au Conservatoire de Lausanne, élève de Edwyn Fischer; y enseigne l’étude de cet instrument , tout comme, un jour par semaine, à celui de Sion.

Durant mes premières années d’étude de la musique, dans ce même Conservatoire de Sion, alors connu juste de vue, puisque les miennes consacrées à l’étude de l’orgue.

Etudes dont le programme comprenait aussi la pratique du piano, ceci jusque à l’obtention du petit Certificat.

Celui -ci acquis, progressivement plus attiré par le piano, je m’inscrivais parmi le nombre de ses élèves, dans les classes supérieures, c’est à dire, de Diplôme.

Ainsi découvrant enfin cet homme exceptionnel. Illustre pédagogue, proche de ses élèves; n’hésitant pas à partager les quelques nuits blanches vécues ensemble!

A qui je présentais brusquement mes adieux, avant de rejoindre le couvent de Solème, après avoir brusquement décidé d’y entrer dans les ordres!

En réalité, pour la durée d’une année sabbatique!

Que je retrouvais enfin, pour la poursuite, cela jusque au Diplôme finalement acquis.

Malheureusement, beaucoup trop tôt décédé!

La photo jointe le montrant, lors d’une visite qu’il me fit, au coeur de ma cambuse du Rawyl 15, leurs combles.

Jean Perrin:

Ulysse: Pièce Théâtrale:

Ulisse: – Tiens!

Ilsehe: – Caisse?

Ulisse: – La liste! Lis-la! Là, lis!

Ilsehe: – Adolphe, défunt au chant d’horreur; Roland, aux hurlements du corps, lui mort non pas à Ronceveau, mais bien à celui clos; Heulaine, elle éteinte à celui de betterares poivrières; Canasson, lui, d’une globale masse, écroulé à Long Champs; et puis mort, plus ensuite, de Léon le Napo, aux chandelles souffrées; de Louis Ferdinand de Médine, au chant du coq en râle; mort et morts qui s’ensuivent, jusque à tire l’asticot, extripé de son commun sommeil, non salement de Scypion l’Asthmatique, et de Berthe aux pieds bots, mais en corps comme en choeur d’Aristote là jusque le Diaphane!

Ilsehe ; (elle toujours, effondrée) : – Dis-moi, mon veule amy, quoique n’osant des plus lisiblement y croire moins encore de l’ouïr, voire enfin y souscrire, mais si je comprends rien, il ne nous resterait ainsi encore concrètement en vie, si mes comptes sont ronds, plus que…?

Ulisse; (implacable): – Compte mais lui aussi vendu du plus irréversible des hélas, je me dois fort ici te bafouiller que non;

Ulisse ; (n’hésitant pas le moins du monde à défoncer le choux, en corps, plus à fonds)) : – Regardes donc moy ça; aux besoins, jettes-y un oeil, sinon les deux, voire encore tous ceux que tu voudras y adjoindre de mieux; que s’en vient juste d’extorquer notre maintenant mais lui tout ôtant dernier téléscripteur demeuré en état de nuisances; avant de défunter, à son sinistre tours !

Ilsehe: – O! Mais ce n’est point loisible! Dis-moa, je t’en conjure, que cette clause éminemment affreuse, ne saurait être telle ainsi véridique qu’elle veut bien le prétendre et nous le faire accroire!

Ulisse: – Au plus grand, sinon mais jusque majuscule des hélas, tu ne peux que savoir, et cela jusque sur le brou de tes doigts, quoique encore enfantins, que ce genre d’appareil, fut-il des plus concrètement agonisé, ne saurait nous mentir de la sorte;

Ilsehe: – Un gourd circuit, qui sait, non détecté dès lors à sa juste saveur, sournoisement mûri en ses plus extrémistes, voire secrètes  jointures? Non ?!

Ulisse: – Tu dois pourtant, me connaissant par coeur, bien te douter ainsi que te convaincre que j’ai supervisé la chose, et ce jusque au plus moche des bétails; au risque de te braire la fatale oraison, il faut te rendre, ma petite, tout comme moy, à ce genre de torride évidence;

Ilsehe: – Cieux, donc, las, de par tels adverses et funestes! Mais ainsi, en grave homme tout autant que long diable, au juste chant du cygne, Dieu est mort;

Ilsehe ; (écrouée dans les bras du colosse, mais tout aussi flageolant sur ses jantes que cette malheureuse petite): – Ohhhh!  Mère!

Ulisse: – Ulysse, mon Infant!

Leurs rôles respectifs tels ainsi accidentellement inversés, tous deux s’en vont… Cette petite frileusement réfugiée sous les plis de la cape du géant… Effacés, disparus, avalés par delà ceux du rideau très abruptement, d’une seule nasse, chu.

Comptes tenus de la disparition définitive et globale de l’univers entier, ainsi que de son créateur, ôtant de corps que d’esprit, on comprendra l’absence, tout au bas de ces lignes, ôtant d’une mention des lieux ayant présidés à leur rédaction, de dates ainsi que signature de leur auteur.

Ilsehe:

Souris:

C’est donc finalement après un an et quelques mois de plus, que les voeux de cette petite Anne-Marie, elle aussi plus grande de cet identique laps de temps, se trouvent exaucés.

Les parents de cet Heel, en effet, semblant, comme l’ayant entendue, enfin décidés à agir dans le sens de cette sage petite; surgis au coeur plus que toujours de son pourtant exclusif monde pour l’en arracher, assurément de vives forces; aussitôt propulsé dans celui de combien plus rigide et glacé, en un tout premier tant, d’une salle d’attente; bientôt planté comme exhibé face à un homme en blouse blanche, handicapé d’une étrange excroissance en forme de double cordon ombilical échappé de ses oreilles, que l’enfant détaille, découvertes en feuilles de houx, et dont il applique la non moins mystérieuse pastille qui les conclut, tout aussi glacée, appliquée sur son maigre torse dénudé;

: – Tousse, mon petit!

: – Comment le faire, quand on n’en éprouve pas la nécessité?

: – On le fait tout de même!

Propulsé ensuite face contre une énigmatique tout autant que rébarbative machine, plaqué contre sa surface bien plus encore glacée;

: – Dois-je encore, tout comme à ton égard, lui tousser contre, monsieur?

: – Surtout pas! Elle risquerait de le prendre fort mal! Aspire à fond, plutôt, et conserve un instant l’air dans tes poumons!

: – C’est quoi exactement, ce genre de choses que vous dites?

:  – Plus simplement, garde-le pour toi! Sans expirer!

Ce qu’il s’applique, comme de bien entendu, à faire, peu pressé pour l’instant d’en arriver prématurément, selon ses voeux et vues, à cette fatale extrémité.

Heel catastrophé, peut-être juste une ou deux semaines plus tard, de s’être si naïvement comme docilement tout de même exécuté. Par un simple mais tout aussi catégorique refus, ou, qui sait, en trichant sur ce point, là feignant de le faire, aurait-il su, qui sait, contourner les voies pourtant inéluctable du destin, à défaut de garage, en forme de sevrage? Regagner ses pénates, de retour tant enfin en son monde.

Plutôt, comme c’est maintenant le cas, que de se découvrir cette fois aussi abruptement éjecté dans celui, interdit, qu’il découvre, nouveau, sans plus d’attaches que de points de repaire avec son passé; un vaste hall, pour ne dire monstrueux, plus encore glacé que l’ensemble là de toutes banquises; une porte franchie, refermée dans son dos, planté en son milieux comme encadré par ses parents et regardant venir vers lui une étrange dame bleue; déjà sur le point de hurler… lorsqu’il reconnaît enfin une de ses tantes;

: – Mais qu’est-ce qu’elle peut bien faire par là? Et ainsi, déguisée de la sorte!?

: – Tout, mon petit, comme tu vas bientôt et à loisirs le découvrir par toi-même!

Tentent de le rassurer Tohn et Leuh, pour une fois enfin de concert, et en parfait accord audiblement majeur; puisque ici directrice de ce sanatorium où tu te trouves, selon nos notes et autres toiles, ne crains rien, ce pour pas mal de temps, amplement suffisant pour te le mettre en tête.

Heel qui ne leur prête l’oreille, erreur ici encore de plus; tout au contraire, légèrement apprivoisé et soulagé, puisque de la famille, de la découvrir en ces lieux; mère supérieure, encore d’un ordre qu’il croit savoir hospitalier, fort éloigné cependant de celui rencontré en ses écrits futurs, des bonnes petites soeurs motardes; quoique initialement elles aussi samaritaines; bien trop maigre, en corps, par rapport à leur propre mentor, Mohne, monolithique et planturale mère abbesse!

: – Peu importe ce qu’elle peut bien y faire! Il ne devrait s’agir, sans doute, ainsi que d’une simple visite familiale!

Il y a certes bien ces deux grosses valises qui l’avaient intrigué depuis le début de leur interminable voyage, maintenant déposées à ses pieds? Une révélation soudaine venue dissiper ses doutes, méfiances à leur sujet; visite, ainsi, tout simplement de conviviale charité! Cette pauvre tante, depuis toujours réduite à ne porter que cette inamovible bure ne pouvant qu’être, depuis le temps, élimée jusque à sa trame, ses bienveillants parents venus, pour cette visite, enfin renouveler sa garde-robes!

Escomptant simplement qu’elle ne fut trop longue, avant leur retour, toujours tous trois, à la maison. Ces adultes, quant ils s’y mettent, ne sachant raisonnablement mesurer tout comme mettre un terme à leurs fastidieux papotages! Par bonheur, les choses en effet semblant devoir durer assez longtemps, on lui propose d’aller jouer dehors, dans le jardin attenant; certain d’y rencontrer et faire la connaissance de petites et petits camarades de son âge ou presque.

Ce qui ne manque pas, en effet; entraîné bientôt dans des jeux partagés en leur bruyante compagnie… soudainement interrompus, n’ayant vu défiler le temps, une ombre monstrueuse, en forme de pressentiment, de combien menaçante venue les occulter; et c’est en courant à perdre haleine que le petit Heel grimpe les quelques marches du perron, débouche comme une bombe dans le vaste hall redécouvert d’avantage glacé encore puisque complètement déserté; seules subsistant en un coin, à l’abandon tout aussi soudainement comme lui, ces deux valises.

Et c’est alors un cri terrible qui lui échappe; qualifié toutefois et dépeint de la sorte par Tohn tout aussi mal que Leuh, en quête vaine de qualificatifs comme introuvables coloris capables d’en rendre la terrifiante, pour ne pire jusque inhumaine ou presque réalité; ébranlant à lui seul jusque sur ses bases cette pourtant imposante et massive maison tout entière, et dont les murs se trouvent proches de l’effondrement ; poursuivis, élancés à l’assaut des suivants; lorsque sa tante enfin surgit, à la tête mais cette fois de toutes ses troupes de bonnes soeurs, le personnel d’entretien comme celui de la cuisine, jardiniers, concierge et secrétaire fermant la charge plus que course ou marche; toutes et tous, à grands flots entre brassés où domine cependant le bleu des tuniques et cornettes de l’ordre jetés sur lui, renversé, ceinturé, garrotté, cadenassé mais combien avant tout muselé de solides bâillons, ceci juste avant l’écroulement définitif de l’édifice tout entier;

: – Où est maman? Et puis papa?

C’est, comme de bien entendu là beaucoup plus tardivement, remis sur jambes quoique si flageolantes, secoué de sanglots convulsifs, débarrassé enfin de ses entraves, que ce petit Heel parvient enfin à exprimer la chose;

: – Je veux les voir, retrouver à l’instant! Et retourner chez moi en leur compagnie! Ou alors, je reprends mes cris, mais alors cette fois pour de bon!

Un pourtant colosse jardinier, quoique tout aussi flageolent sur les siennes, aux souvenirs d’un tel cataclysme si fraîchement enduré, évité de justesse, déjà prêt à bondir pour de préventifs assauts aux encontre de telles apocalyptiques perspectives, ne sachant que blêmir;

: – Ah! Parce que, la première fois, ça n’était que pour rire?!

Il leur fallut des heures, jours sinon là jusque mois, sa tante directrice en tête de combien conséquent peloton pour parvenir enfin plus ou moins à convaincre ce petit Heel tout d’abord que ses parents ne l’avaient définitivement abandonné, qu’il allait les revoir sous peu; confié à sa directrice de tante, en ce sanatorium, très provisoirement pour se soigner d’une importune tache découverte sur ses poumons; l’air salvateur de ces lieux ne pouvant que se devoir d’y parvenir bientôt. Ses valises ainsi défaites, leur contenu soigneusement rangé dans un placard situé juste dans le dos de son petit lit, voisin de tant d’autres identiques alignés en rangées dans le vaste dortoir étrangement réservé aux garçons; un autre, situé à l’opposé d’un long corridor réservé lui tout aussi exclusivement aux filles. Autre question!

: – Pourquoi ce genre d’incompréhensible état de fait visiblement établi en tant que tel, à l’encontre ainsi des droits de l’homme tout aussi mal que de la femme, par ces iconoclastes adultes? Ou simple fait du hasard?

Toutes larmes plus ou moins ainsi ravalées, dont il n’était parvenu jusque là à contenir les flots irrépressibles débordant sur de trop longues nuits ne sachant en finir, Heel apprit à appréhender peu à peu, par la force des choses, l’ensemble de ce nouveau décor qui allait être le sien pour quelques temps cependant escompté parmi les plus brefs possible. Ainsi que la souris dont sa directrice de tante lui imposa le surnom, mais ceci pour plus tard, il s’employa, au fil de jours suivants, tous plus long que tant d’autres à parvenir à leur fin, à faire, contre mauvaise fortune, rond coeur tout ainsi que son trou.

Sur la droite de ce vaste hall d’entrée initialement vécu comme enduré, la salle de classe, seule, à l’inverse des dortoirs, instituée ou, qui sait, tout juste tolérée mixte, dans laquelle Heel va retrouver, chaque matin, après le petit déjeuner, ses camarades d’infortune, studieusement amalgamés, placés sous la houlette d’une jeune et charmante maîtresse, astreint tout comme chacun d’entre eux à ses propres tâches.

Après le réfectoire du déjeuner, découverte, au premier étage de l’interminable comme large balcon occupant toute la longueur du bâtiment, tout au long duquel s’alignent, en rangée, une tout comme infinité de petit lits de bois évoquant, fermés sur leurs quatre côtés par des pans isolant son occupant de ses voisins, à s’y méprendre un ensemble de petit cercueil; contraint comme tous autres, en début d’après midi, à s’y étendre sur le dos pour une sieste qui devait ^tre endurée, lui paraît-il alors, ceci durant des heures, dans une immobilité et un silence total.

Jusqu’à ce qu’une cloche, la première de tant de carillons à suivre, retentisse enfin, l’autorisant, avec l’ensemble de ces autres petits ressuscités, à s’asseoir, pour d’autres heures, une autre planche complémentaire disposée en guise de table de jeu; à défaut de tout son monde habituel, combien plus vastement achalandé, tout comme confisqué désormais à jamais, occupé, Heel se souvient, à suivre les évolutions aussi colorées que musicales d’une grosse toupie ronronnante…

Promenades, ensuite, dûment chaperonnées par un ensemble attentif comme hautement averti de bonnes petites soeurs mais elles aussi anonymes que non identifiables, toutes apparemment issues d’un même moule. D’autant échappées de ce lot, en plus de sa directrice de tante, demeurées en ses souvenirs d’alors, les figures dominantes de soeur Phénomène, toute en volumineuses rondeurs, terreur de tous les pensionnaires, mais qui le prend sous son aile protectrice, allez savoir pourquoi ; au visage couperosé et qui pique, Heel s’en souvient, lorsqu’elle l’embrasse, allez toujours savoir pourquoi?! Soeur Rapacelle, pour la seconde, à l’opposé, toute en longueur comme exclusivement osseuse, au visage émacié, nez en bec d’oiseau de proie, ergots et serres à l’appui; proie dont Heel, inextricablement pris en leurs rets, est appelé pour bientôt à être la victime tout aussi exclusive que de choix.

De retour pour l’instant au coeur de l’immense et bruyant réfectoire pour un premier repas; après l’incontournable soupe d’entrée, une assiette de pâtes, accompagnées d’une tranche de foie dont Heel découpe un morceau pour le porter à sa bouche et le recracher aussitôt avec un haut le coeur; immangeable puisque pratiquement cru! Qui se fut empressé, adulte parvenu, de le renvoyer aux cuisines pour une convenable cuisson; ce d’autant qu’il se découvre seul parmi les jeunes convives en présence à être servi de ce genre de poisseuse ôtant qu’infecte gélatine; en tant que enfant prétendu bien éduqué, s’essayant toutefois à une autre bouchée pour un aussi catastrophique résultat; ainsi réduit, en désespoir de cause, à intervenir auprès de la soeur Serveuse;

: – Excusez-moi, ma révérende! Mais ce genre de chose, seul terme pour qualifier ce genre de pourtant innommable chose, est positivement immangeable!

: – Que vous allez, ma petite souris, toutefois, ainsi que chaque jour suivant, promptement ingérer et ce jusque à l’ultime miette! Compte tenu de votre état présent, prescrit par le médecin traitant!

A l’apprentissage ainsi déjà condamné de proches autres aussi herculéens travaux, ce que Heel fit; quoique en fait de miettes, lampée de quelque inqualifiable glu, à l’ingurgitaion de chacune d’entre elles, sur le point de vomir ; finalement mais tout de même atteint, à même son assiette; contraint cependant de la vider, nettoyer jusque à son ultime magma de désormais plus que nauséabonde bouillabaisse. Au fil des repas, l’expérience aidant, ayant enfin trouvé la parade à ce genre de catastrophe culinaire en réduisant méticuleusement ce litigieux objet en un hachi mélangé ensuite au reste de la nourriture.

Trou ainsi ménagé dont cette souris, pourtant présumé quasi inexpugnable, en fin de semaine, se trouve abruptement extraite, prise aux serres de cette soeur rapace côtoyée pourtant, malgré les apparences, jusque là sans dommages; emporté jusque au dernier étage de l’immense bâtisse, sur la gauche d’un étroit couloir, Heel s’en souvient très bien, enfermé en une pièce qu’il devait découvrir en tant que infirmerie; mais, pour lui, de prochaines tortures!

Comptes tenus d’évènements passés, préventivement assis de force par le concierge appelé en renfor,t sur un siège, quoique n’en ayant jamais vu jusque ici de ce genre, semblable, en toutes ses attaches, il l’imagine toutefois, à celui des exécutions capitales; toujours par lui, bâillonné comme garrotté à ses accoudoirs comme pieds; ainsi réduit à une totale impuissance, pour découvrir avec horreur la métamorphose de cet oiseau de proie comme sinistres augures, ne mâchant point ses maux, mais voui, Heel ne craint pas, par la force des choses, de le taire, en véritable vampire; armé, en guise de crocs, d’une seringue, son aiguille lui perforant le bras, qui en extrait inexorablement son sang!

Supplice, sinon jusque inqualifiables tortures qui devaient être renouvelées à intervalles régulier; rapace en manque de ce précieux liquide comme souris à chaque fois arrachée de son trou, ce jusque vainement réfugiée en ses plus reculés comme impossibles, escomptés inexpugnables recoins.

Et c’est ainsi à la suite comme fuite d’un automne n’en finissant plus de se morfondre, s’éteindre, qu’il le fit tout de même, étouffé sous les flots déjà de quoique juste premières neiges qui ne pouvaient que surgir et bientôt plus amplement rugir à gras flocons, en gerbes et bourrasques s’en venues non seulement immerger et noyer l’ensemble de tous horizons mais, Heel le sait, interdire définitivement tout accès à ces lieux.

Rendant impossibles désormais l’arrivée jusque ici bienvenue de paquets de friandises envoyés périodiquement par ses parents; mais combien avant tout, leurs toujours trop rares comme brèves visites. Neiges qui ne devaient plus jamais désormais, Heel en est fermement convaincu, cesser de choir et tout ensevelir sous elles.

Et pourtant, à son intense surprise, à l’encontre de toute logique, ces paquets lui furent toujours livrés! Après s’être interrogé quant à la persistance de leur envoi, Heel sut qu’ils ne pouvaient provenir que d’une oeuvre charitable, par la force des choses, compte tenu de son plus que toujours jeune âge, à défaut de rouge, ne lui être adressés que par une commiséreuse et toute puissante croix rose?!

: – Souris, tu as de la visite! Devine qui cela peut-il être!

Qui d’autre que l’une ou d’autres de leurs émissaires?

Heel découvre en effet une femme qui l’étreint dans ses bras; un homme qui le gratifie d’une paternelle tape sur l’épaule! Un couple cependant qui aurait pu, peut-être presque jusque à s’y méprendre, être constitué de ses parents;

: – Impossible! De par les incommensurables amas de cette neige indéfiniment additionnés en infranchissables congères, ils ne peuvent, eux, désormais parvenir jusque ici!

Brusquement découvert orphelin, et réalisant que ce couple, quoique fort chaleureux et vaguement familier tout de même ne serait à jamais, à son égard, que d’emprunt. Réalité, au fil, corde comme câble bientôt du temps qui passe tout autant que lasse, quelque dure, insupportable fut-elle, pour l’enfant finalement résigné, qui se fait évidence…

En une veillée de noël, aux pieds d’un sapin qu’Heel n’avait jamais vécu jusque là, aux dimensions aussi imposantes que celles du hall d’entrée, doublement orphelin puisque dépossédé encore de son véritable nom, ânonnant de sa petite voix flûtée ce que sa directrice de tante avait rédigé à son intention pour ce genre d’occasion ; inlassablement répété en salle de classe jusque à le savoir par coeur, tel qu’en présence de sa tranche journalière de foie ;

: – Quoique doté, pourtant, jusque là, d’un nom pourtant si délicieusement exquis, on m’appelle souris!

Souris, à Montana: