Petit Prince :
: – Monsieur le professeur, un appel pour vous!
Tout aussitôt figé! Au rappel de la première fois d’un tel appel pendant ses cours, à l’Ecole Normale!
: – C’est Anou! Il faut que tu rentres, le plus vite possible! De retour chez nous, comme bien entendu le plus rapidement, auprès d’elle;
: – Assieds toi!… Ton Frère Jérôme a eu un accident!
: – Grave!? Quoi?!
: – Très grave, oui!… En fait, il est mort!
Et le ciel s’abat sur sa tête! Brutalement déchiré en deux! En se découvrant ainsi orphelin, puisque séparé à jamais de son petit frère, jusque là exclusivement connu comme vécu en tant que jumeau!
Cette seconde fois, l’appel vient de la part de son beau-père.
: – Surtout ne vous affolez pas! Anne-Marie était en courses et brusquement victime d’un malaise.
: – Où est-elle?! Il faut absolument que je la voie!
: – A l’hôpital de Sion.
Qui la retrouve, mais avec la sensation terrible que ce n’est soudainement plus elle! Pour si proche, à la suite de cette brève visite, elle endormie, laissant cet Heel, acculé dans les cordes; jusque là triomphant, heureux, soudain quasi Ko debout, et sonné pour le compte…
Errant de l’une à l’autre des pièces de leur petit appartement du Rawyl 15, désespérément vides, désertées là tout comme à jamais; dévastées comme après le passage de quelque ouragan, autre raz de marrée; de l’un à l’autre encore de ces lits froids;
celui d’un Petit Prince; placé en catastrophe dans une institution appropriée; de sa Petite Fée, elle recueillie tout aussi à la hâte; recueillie elle chez sa grande sœur, à Neuchâtel; enfin absence plus lourde encore de son Aele; victime d’une grave dépression, hospitalisée elle encore dans un hôpital spécialisé;
Heel ainsi confronté, après de telles années d’intense bonheur, à une terrifiante solitude…
Le PetitPrince; Granois, Savièse: