Pour te prouver: … Extrait de Marines: Recueil poétique:

…pour te prouver, issu du plus profondément de soi, que tant farouchement dément le ciel entier, aux coeurs flétris de mille deuils, à ces vies revécues autant de fois, las, pour un identique et lamentable résultat les prismes de l’espoir ; sans parler d’autres nuits…

…pour te prouver fort haut, le hurler sur les bois, bien plus denses forêts vierges bien au-delà de nos plus délirants souhaits, ses haines de l’amour, comme amours de ses haines, qu’Heel se cultive en pots…

…prouver que rien ne saurait vivre, tout ôtant mais ne fut-ce que survivre, sans la conscience librement assumée, cela jusque à la lie, aussi rien qu’au lit, las, de sa vie mais en tant qu’irréelle, de par telle factice…

te prouver qu’aucun visage humain, le reste allant de bois, ne saurait point combler le désir si tenace qu’on enracine, à coups ferrés de pioche, à chaque instant du jour, ses heures, en soi ; délires d’horizons mais vierges encore de tout genre de vécus d’océans, autres mers engloutis mais en leurs propres auges;

de lunes, amples mousses, sises, toutes disposes, à portée de la main, sur l’écrin de sa paume; désirs dont tu ne comprends pas d’avantage le but, mais encore que la cause…

… pour te prouver que tu dois vivre, envers et contre trous, aux grès de tant de nuits tout comme autant de jours, dormir et conspirer; aspirer vastement à des fins, tout comme astres, hors de toute portée; soupirer lassement; ouvrir et refermer ton coeur, mais en quête ou attente, de quoi ?

A tours de jambes, quelques bras; ranger et puis dormir, ce jusque à ce que fin, finalement s’ensuive ; sur ses sabots de crins; agneau qui vient de paître ; quoique tout innocent, condamné jusque à l’os,  sa succincte moelle, à en ronger le frein;

à vivre de bonheurs qui claquent dans tes doigts pis que pets de lapins; ne fut ce qu’effleurés, que tu danses, à saisir ; tout aussitôt brisés, miroirs, à fond de train, dont s’effrite le tain ; s’éparsent et se répandent les éclats, pour ces ans de terreurs multipliés sans fin…

…pour te prouver que tout contact, désormais, en tant que tel ressenti n’est que leurre las de plus ; souligné de grays noir, aux entoures d’yeux pertuis ; puits sans fond plus que fins que celui de leurs fosses marines…

…te prouver, au cet ardent encore de canicules estivales, la glace de leurs rues; en de plus virulents hivers, les stratégiques démissions en chaînes de toutes autres saisons ; jurant mais par trop haut qu’on ne les y prendra plus.

Mais un enfant pourrait, rien qu’une enfant saurait des plus naïvement le traire! Comme on roule cerceau, ou tressaute à la corde du pendu de bientôt?

… pour te prouver qu’en vert et contre toux, malgré les noms, prénoms et numéro dûment gravés partout, de rues, impasses rouge et perd, l’irréfutable adresse incisée au burin en ta paume de main; étoilés sur ton front ; médaille enfin portée en trop rigide tours de col;

te prouver, s’il en est, tout comme s’enfallut, mais que tu es perdu, globalement battu en dèche ; âme, corps, creux et reins ; à l’encontre, mais voui, de trempeuse apparence, d’autant multipliées, à l’instar du pendu, tout entier à sa danse ; en ses pas guillerets, girant à perdre haleine, comme tellement de plus…

… te prouver, qu’un seul, inique petit rien, dit tout; que tout revient à dire mais alors rien de plus ; que tout ce qui fut dit, de fort longs temps déjà, mais pour un identique, unique résultat…

Te prouver…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *