Yeux de très tôt matin…

Yeux de pourtant très tardif matin, à vrai le lire, plus proche de midi, fort pire encore qu’on ne le pense ; ou lors, qu’on ne le danse; non denses, pourrait-on dire encore, là à défaut d’en rire, délavés au cointreau, épongés au pastis ; leurs relents exutoires…

attachés sur le vide, à crocs et crics ferrés, de crampons émoussés; arrimés sur ce vide expurgé si spécifiques pour ces heures à tuer, sans une arrière pensée,occire à coups de clous grisants, mais sans le plus infirme des entrains.

Deux regards; plus en fait, opposés comme timbres dûment oblitérés, collés à la surface de l’unique miroir, en vers et contres flous, comme, de pis en droit;

l’un de l’autre, certes conscients, parfois; au grès de quelque écart sur le vague grisant qui leur est horizon, las, des plus coutumier; brumes et brises fêles en guise de néant gauchement printanier; oh de combien apprivoisé, sinon jusque enduré, mers et cieux confondus.

Sans ne pourtant rien voire de vraiment susceptible à être mentionné, fut-ce dans les annales parmi les plus oisives.

Dans le silence absout, à son coeur et tant d’autres tréfonds, là des plus conséquents, bien plus obscurs, en corps, mieux féru que béton abondamment bardé de ces aciers d’innocentes et naïves armures exhumées de ces temps outrepassés déjà, hors de toute mesure.

Rien que deux mots! on vous l’assure; avec tous autres, les leur susurre; pas plus de deux échangés juste comme en guise de coups portés à leur fond le plus bas, fiévreusement vicieux;

deux mots qui se voudraient, en leur for inférieur, de bien ; lâchés à flou galop de pouliche échaudée ; fort après comme au loin de ce verre enfin vide.

Lui bien plus que ces yeux, le sens de ces mots jurés comme résolument promus lors en tant que dernier.

Deux maux, pour lors mieux le décrire, comme on l’écrit communément, parmi les plus sentis.

Mais verre, pour revenir à lui, comme on fini toujours, quoiqu’on en dise par le faire, toujours à repasser; que longuement triturèrent de pâles doigts distraits, ou se faisant passer pour tels; comme sur le point soudain d’éclore, gentiment prendre envol, si non la clé des chants; en guise, au mieux, mais pourquoi point, de sol, ut ou fa; lui préférant un air comme on n’en ferait plus?

Sur trame acidulée de fraises et baies molles. Sur la poisseuse table de bois gourd, écorné, non encore desservie; ou reliquats graisseux de repas, côtoyant à regrets les relents d’indicibles fumets.

Leur coeur? Ne battant plus depuis qu’au rythme sourd de la retraite, ou mieux quelque chamade…

Ayant eu cependant l’océan d’une nuit toute entière, pour, à deux, en graver les contours, jusqu’à la veine de son bois vermoulu?

Pour en mêler l’éternelle existence aux mille, Emile n’est-ce donc, graffitis las, gisants; en quête, mais plus tard, d’une flèche perdue, égarée, de passage. Le coeur sourd d’un amour engourdi; ou, qui sait, faussement assoupi?

Des heures, commentait-on autour de lui, leurs couples et petits, coulant pis qu’eaux sous bien des ponts, alors que tout demeure, en suspend, contenu; attente là têtue de trop vil animal, si ce n’est franchement délabré ; à l’incessant affût, de lunes successives, à leurs lustres passés ; ne sachant plus, au juste, de trop quoi?

Si ce n’est d’une proie. La chasse au rat hurlant, rétrospectivement hué par la chouette de sévisse:

Emyl? Et mille et leurs cents: – Eveillez-vous enfin!

La belle a trop dormi; et s’en lasse le prince ; dont s’étiolent les charmes.

L’un finit, se résout par venir; par en venir à de plus sains propos; avant, vilains, les jeux de mains; tandis qu’autre des deux, finalement lassé, s’en va ; ne se donnant fut-ce la peine, en son dos, de claquer une porte,  vérouillée sur ses gonds;

Aele tend ses mains, paumes offertes à flous vents, grises bises ; fleurs fraîchement ouvertes, dociles, s’il le fallait vraiment, à une neuve, renouvelée crucifixion?

Appels irraisonnés, après tant et bien plus de ces masques osseux, appliqués à la place de visages précis ; que l’on peut arracher de leurs bases, pour en exhiber d’autres ; comme on étale beurre sur quignon des plus sec, visage autre que las encore le sien, que leur renvoie sans fin le tain de glace fatiguée, répercuté en de mille et combien plus d’échos:

– Emyl, non ! Ne fuis le sexe pas ainsi! Queue lasse retroussée en tréfonds poussiéreux de besace; ainsi que le renard, le déclarant trop vert !

– Suis le bas, bas de soie! Fuis le bois ! Foin de suie; sous la table mais enfin desservie.

Tonnait, au loin, le cri du corps au front des lois, contre le piège trop largement ouvert à larges dents et crocs, claquant, au passage, brutal , fut-il des plus furtifs, de tout ce qui fut mis à sa telle vorace portée.

Tandis qu’ailleurs s’égraine obstinément, en incessant et morne litanie, le chant feutré de matines ou vêpres? Offices à la mémoire de tant de morts repus à ne plus en vouloir; que l’orgue grave englue de ses arpèges exhaustives ; autres accords, à profusion, velus; encens dont s’entremêlent les volutes lascifs à ces fracas assourdissant de vaisselles froissées ; ces éboulis finalement chuintés de grasses eaux baveuses:

– Garçon! Où sont donc disposés vos waters? Le vous crie?

Et mille, et leurs cents fort impudiquement, ainsi émis à nu ; et de telles autres choses lui passant aux travers de sa tête fauchée sur l’écrin fatigué de deux mains plus que lasses, et puis encore douteuses;

un jeu de doigts distraits, tout comme pris aux pièges, rets de cheveux tissés ; toiles empoussiérées d’insectes gras, gavés.

Bien plus encore, frileusement s’effacent pour ne laisser, plus vain, derrière elles que cossus courant d’air?

: – Souris, mais ne serait-ce, Emyl, qu’au rat masqué, débile, que poinçonne un moineau ; sous la table équarrie, qu’un garçon par trop gauche, lourdement empesé, en titubant renverse.

Paye, là juste de passage, un ange, quoique emprunté, son dû. Emyl mord, fondu, en une frange de pain mûr; et sans un mot de trop, sûr qu’il ne fut le bon, suit de ses yeux, homme de bien, en pendu, son envol mais lors des plus scabreux, empreints de gestes étriqués.

Yeux de mutins matins, comme de grise craie; il est dans les entoures de peut-être huit heure et puis quelques poussières de ce temps dispendieux; entre tous, cet instant, où trop rien de sérieux ne devrait advenir ; ceci comme ce glas ponctuant un prochain crépuscule.

Essuie, Emyl, comme marins, un grain, à son coeur en déroute, de son mouchoir douteux, une larme impromptue;

S’il n’était loin, bien plus encore, pourrait croire, à le voir, notre ange outrepassé ; souriant à des rêves qu’éponge le garçon, au passage, parfois, d’un las coup de torchon. 

A des songes vitreux? Souri dont il ne reste plus, sous la table bancale, qu’un tout petit tas d’os déjetés, sans usage, qu’en douce on époussette sous un dos de carpette là bien plus qu’élimée:

– Garçon! Pour une énième fois, combien donc est-ce que je vous dois:

: – Un seul d’entre eux me suffira, qui ne porte alliance, alors trop coriace à mes goûts ; pas plus que ne tirant à trop fâcheuse conséquence.

Après, s’étanche le décor; fort goulûment, s’emplit la brasserie, en cortèges serrés de ces buveurs assermentés des plus professionnels, funambules peut-être, mais non moins solennels.

Sur l’estrade enfumée, aux sons acidulés, asthmatique, grinçant accordéon; naît et vagit un air, complainte du putois sournoisement tapis, en un fond de futaie? Que traque un troupeau d’oies.

Emyl n’ouït plus que ne voit, ne goutte à l’opéra que l’on prétend du pauvre; comme enfin le moineau qu’un rat mutant, de ses crocs, broie comme en guise de noir; cet ange hurlant à tort, au plumage lardé d’autant de flèches qu’en compte le carquois ; clous tords qu’en son essence l’on enfonce, en plein vol épinglé aux pages du traqueur de ce genre d’ingrédient considéré mineur;

plus vain, ce train de voraces ferrailles, droit surgi de la mer, tonitruant épouvantail du dimanche ; emportant, au prochain, sa pleine cargaison de voyageuses chaires.

Yeux de matin, mais alors le suivant, amorcés sur ce vide d’heures creuses, à tuer, mieux, occire mais sans autre entrain;

ces yeux, dit-on, soudain gercés de sang,de préférence tout autre que le sien.

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