Nadia :
L’auteur se souvient de ce jour où l’on frappe à la porte de son atelier de musique, ouvert, à Sion, après la fermeture de l’Ecole Normale dans laquelle il enseignait jusque là ; jour mémorable oh de combien! Sur le pas de la porte qu’il va ouvrir se présente une fillette de neuf à dix ans, en petite jupette jaune canari, au sourire lumineux, accompagnée de sa maman et de sa plus jeune sœur.
Pour une première audition et éventuellement se voir inscrite parmi ses élèves.
Toujours avec le même sourire, la voila qui s’installe devant le clavier sur lequel ses petites mains se posent.. avant de s’élancer, doigts voletant de touches en touches…
Et la magie opère aussitôt ! Sous le coup, auteur qui ne peut s’empêcher de lui demander, son morceau terminé, non seulement de lui jouer un suivant, mais ensuite tout l’ensemble de son répertoire. Découvrant très brièvement la mine inquiète de sa mère qui doit sûrement penser que si ont lui fait une telle demande, c’est parce que son jeu n’est pas satisfaisant. Tandis qu’il réalise… Cette petite ne fait pas, comme tant d’autres, de la musique. Non seulement elle la vit mais elle est habitée par elle !
Quelques années passent, tout d’abord, durant lesquels l’auteur tente de lui apprendre, après les avoir mises en laisse, à maîtriser ces deux petites mains, semblables à deux petit chien fous, doigts lui échappant, emportés par leur virtuosité naturelle, tel le petit caniche de George Sand, ayant inspiré à Frédéric une de ses œuvres.
Années vite écoulées, étant donné la facilité avec laquelle tout ce qu’il lui demande est exécuté aussitôt, au bout desquelles l’auteur réalise qu’il n’a plus rien à lui apprendre.
Inscrite tout d’abord au conservatoire de Sion, puis à celui de Lausanne, où elle poursuit ses études jusque à l’obtention d’un masters de pédagogie puis de virtuosité.
Pour enseigner à son tour, maintenant de retour au conservatoire de Sion. Inscrite encore à l’université pour y étudier le droit.
Auteur qui invite ceux qui le veulent bien à partager son écoute, emportés tout comme lui, sûrement par cette même magie demeurée