Extrait de Anou: Chanter? Me rites-vous…

: – Chanter? Me rîtes-vous, histoire de m’allumer ? Au courant mais sans doute, de ma voix de crécelle capable d’effrayer jusque aux corbeaux des champs, chaque fois que je le tente, à défaut d’entreprendre !…

Ou plus simple, alors, pour changer juste de sujet ? Un soir, frigorifiés, au loin du feu? Esquisser seulement l’ascension d’une gamme, à m’ouïr, vraiment je vous l’assure, vous ferait dévaler, à vous rompre le tout, les plus vertigineuses rampes, quasi de toutes autres!

Que dire, encore, de plus ? Les feux qui me dévorent ne sachant se décrire!

La nuit n’est que silence, tapissée d’ombres grises, tout juste après nos rires, nos attentes feutrées, le cristal ébréché qui sait d’une ou deux larmes nous ayant échappé…

La lune d’ambre tiède, sinon un peu plus pâle encore pourtant déjà qu’à ses si lasses aises; gerce d’or effusé une lèvre vermeille, où s’égare un sourire, frileux, timide, retrouvé; prise au piège, sans doute, mais là fort moins que moi, de vos yeux où fleurit une perle oubliée; par trop précieuse pour se voir cueillie; ne fut-ce seulement qu’effleurée ;

la lune est là, tout simplement ; le sait Heel;mais sans ne l’exprimer.

L’orage au dehors? Vous inquiétez-vous, peut-être ? A son bruyant sujet! Vive enfant, n’est que songe, voire tout juste mirage ! Une ivresse de plus, dentelles de pénombre; en un ailleurs que seuls d’autres nous prédisent très proche…

J’avais pourtant fermé vos lèvres, aux miennes encore jointes, pour ne goûter, tous deux, qu’à ce murmure, en fait, de juste brise fêle, prémisse enfin d’un au-delà du rêve; surtout, ne le laisser se perdre! En égarer le cours !

: – Mais que disiez-vous donc, au juste, mon amour? Alors que le mot seul, ici, n’est point de nous ; plus que de quelque mise ; d’avantage que moue?

…où l’heure ne sonne d’avantage que ne bat sa compagne ; ne s’égraine le temps… 

pensée

Extrait de Psalma, film réalisé par l’auteur dans son atelier du Rawyl.

Sympho_Rythmes: Sculpture-Mobile:

Sympho-Rythmes :

Il s’agit de la dernière réalisation de l’auteur concluant la série consacrée à ses Sculptures-Mobiles recréant de façon auditive les rythmes.

Tout comme son nom l’indique, Sympho, parce que capable de reproduire simultanément ou pris individuellement selon le choix de son utilisateur les rythmes choisis ;

rythmes découverts par le jeu des six plaques mobile, capables d’être déplacées sur le plateau de sa surface ; enclenchés ou déclenchés en actionnant une petite plaquette rigide venue s’appliquer au contacte avec les tiges d’allumettes enfoncées ou retirées afin d’en rendre auditives les valeurs déterminées…

une audition mais ici des plus légère, semblable tout juste à de la pluie venue cingler la vitre d’une fenêtre…

La roue intérieure mobile est mue par le plateau d’un tourne-disques dont la rotation se trouve ralentie à l’extrême.

Anakhonda

en guise d’auréole, derrière l’Auto-buste Genésien 1 de l’auteur.

Symphorythm

en détail

Extrait de Marines: Ne sauras jamais…

Marines :

…ne sauras jamais;

mais comment pourrais-tu, aux sables, pris, de ces rivages là plus que souvenirs de quelque écornée, creuse image, ne fut ce que concevoir les voltes, gires d’une chute sans fin, qui déferlent, me gagnent ; vertiges n’emportant en leurs ivres déroutes, là plus que disloqué pantin?

Nausées molles épandues au creuset dit de l’âme ; ou brouet de lambeaux aux ébris de survie?

Chute gentiment ponctuée, sur des airs de comptines, de rebonds dérisoires en suspenses altières, programmées provisoires ; car rechutes toujours, comme autant de ces pages, en de gouffres fendus, désespérément vierges, éclatés sous ces pas, que déflorent mais déjà tant de traces… ouverts à ces néants prétendus domestiques, consommées à la carte ainsi que sur le pouce.

La chambre toute est vide ; ne compte les silences, que se renvoient, en miroirs, tant d’échos; pas trace mais ne fut ce de l’araignée d’un soir, prise à sa propre toile?

Plus que faire ; épouser gestes, faits, pour autant qu’il en eut, du dormeur ; mais sans les rêves qui l’habitent, bouillonnent, on le sait, juste à fleur de paupière;

Va vient, fébrilement s’active une main mécanique, sur le papier déteint, lancée à la poursuite vaine de si problématiques souvenirs.

Plus que ces cheveux lents, algues de plages parcourues, de ces passions dissoutes ; qui sait, en guise ici d’ultime piège;

Combien pour ce verre d’eau? A mes pieds, renversé; brassée de perles molles, d’autre collier rompu.

Décor: A meubler selon ses propres soins, évasives envies…

Lampe, mais à n’allumer point, surtout!

Table, plus rase que ces marbres de dalles mortuaires; à donc ne rien écrire qui déjà ne le fut déjà;

Lit à ne que dormir mais plus que ne le sied à nos doctes décences; comme enfin corps jeté sur un dos de fauteuil, en guise de pelisse; une fois de trop, assurément, à ne plus endosser, pour de prochaines fêtes? Désormais sans usage.

Etoiles, prétendent à tue voix de par trop fortes têtes, épinglées sur des cieux dépourvus de tout mode d’emploi; exsangues jusque au suif d’une extrême moelle, aux passages évasifs de vampires pèlerins.

Baillant tiroirs ; en guise de miroir, autres pièges sournois, à de distraites alouettes, grinçantes oubliettes; où tout fut déjeté, présents, futurs comme passés par dessus bord.

Agrès comme méticuleux apprêts de si proches naufrages, où corps et biens, âmes s’essayent aux rythmes de la nage; à ces bains dits marins, se gaver de nuages, voyages troubles, indécis ; pris aux bancs de poissons argentins, bien au-delà de tout songe à qualifier encore de quelque peu humain

: – Epave à l’horizon?

Rire mais sans cause, vous prie de la croire, la mutine vigie ; plus que but avoué; proscrire à tout jamais ces bris de lèvres gerces, moulées aux mots éteints, fondus; aussitôt que donnée, la parole perdue, en pâture aux requins; aussitôt bue, pongée par le silence; d’où l’eau s’échappe, fuit filet de fade sang, ou pas plus que lait rance, de sablier gisant; mis encore à moisir en un coin éculé de fenêtre;

naître à la lumière; air de n’en avoir point, de l’enfant pris en faute mais de seule orthographe ; alors qu’il ne fait rien, et cela à jamais ; mort déjà tant de fois; que n’en tenant plus compte.

Naïve parodie de main tendue vers le soleil, six pieds déjà sous mers, avant de disparaître, ne laissant derrière elle, que vague et maigre tourbillon ; valse de morne feuille, plus que bulle, son râle ;

mirages de couleurs aux extrêmes pastels;

airs salins; en suspends, horizons, mais en vue de rinçage? Chaque geste, enfin, désamorcé de sa fonction finale.

brouillard

Méditations Spongieuses:

Méditations Spongieuses :

C’est à juste quelques heures avant un récital poétique de Heel et son comparse d’alors, Respicure, prévu dans une cave de la vieille ville de Sion, arrivé sur les lieux avec leur matériel, micro et ampli, pour en faire les réglages qu’ils durent déchanter ;

ce dernier hors de fonction, du fait de deux ou trois ampoules égarées en cours de route ; de retours inverse de leur parcours, récupérées, heureusement intactes ; à nouveau sur les lieux, après une série d’essais, Heel tout autant catastrophé ;

le texte se trouvant incompréhensible, du fait d’un accompagnement musical beaucoup trop fort.

Au souvenir de son amie Jack, ballerine, improvisée récitante et qui avait enregistré l’ensemble de ses poèmes constituant son recueil Marines, Heel lui téléphone et peu de temps plus tard, elle se trouve sur place pour étudier le texte et se le mettre en tête ; présente encore pour le réciter, sur l’accompagnement musical enregistré, face au public nombreux présent pour l’occasion… comme à un Heel admiratif, devant l’audace de cette enfant n’ayant pas un seul instant hésité à réciter ce texte pourtant scabreux, provocateur, issu de ces années rimbeausiennes vécues par leur auteur.

Mantra: Sculpture-Mobile:

Mantra :

Oeuvre réalisée durant la longue période de réalisation du Kod, l’établissement progressif des règles le régissant, avec l’aide précieuse et fidèle de son ami Gaby.

Son histoire étant assez comique !

En effet, au cours de cette longue période de recherches, tâtonnements multiples pour arriver enfin aux règles définitives, lassé finalement par eux, cet ami, lors d’une de ses visites à Aproz (venu chaque fois depuis Salin jusque ici) cet ami et cobaye avait décidé de faire savoir à l’auteur qu’il en avait marre et d’arrêter ainsi les frais !

Parvenu chez l’auteur, une fois de plus, avec la ferme intention de le lui faire savoir, ce dernier lui découvre ce Mantra réalisé dans sa totalité en un seul week-end ;

: – Regardes-moi ça ! Un tableau composé de quatre échiquiers où il va nous être possible de noter quatre parties différents du jeu dans son évolution !

En le découvrant, incapable de lui exprimer cette intention et terminant avec l’auteur la concrétisation finale du Kod !

mantra