Il s’agit de la dernière réalisation de l’auteur concluant la série consacrée à ses Sculptures-Mobiles recréant de façon auditive les rythmes.
Tout comme son nom l’indique, Sympho, parce que capable de reproduire simultanément ou pris individuellement selon le choix de son utilisateur les rythmes choisis ;
rythmes découverts par le jeu des six plaques mobile, capables d’être déplacées sur le plateau de sa surface ; enclenchés ou déclenchés en actionnant une petite plaquette rigide venue s’appliquer au contacte avec les tiges d’allumettes enfoncées ou retirées afin d’en rendre auditives les valeurs déterminées…
une audition mais ici des plus légère, semblable tout juste à de la pluie venue cingler la vitre d’une fenêtre…
La roue intérieure mobile est mue par le plateau d’un tourne-disques dont la rotation se trouve ralentie à l’extrême.
en guise d’auréole, derrière l’Auto-buste Genésien 1 de l’auteur.
C’est à juste quelques heures avant un récital poétique de Heel et son comparse d’alors, Respicure, prévu dans une cave de la vieille ville de Sion, arrivé sur les lieux avec leur matériel, micro et ampli, pour en faire les réglages qu’ils durent déchanter ;
ce dernier hors de fonction, du fait de deux ou trois ampoules égarées en cours de route ; de retours inverse de leur parcours, récupérées, heureusement intactes ; à nouveau sur les lieux, après une série d’essais, Heel tout autant catastrophé ;
le texte se trouvant incompréhensible, du fait d’un accompagnement musical beaucoup trop fort.
Au souvenir de son amie Jack, ballerine, improvisée récitante et qui avait enregistré l’ensemble de ses poèmes constituant son recueil Marines, Heel lui téléphone et peu de temps plus tard, elle se trouve sur place pour étudier le texte et se le mettre en tête ; présente encore pour le réciter, sur l’accompagnement musical enregistré, face au public nombreux présent pour l’occasion… comme à un Heel admiratif, devant l’audace de cette enfant n’ayant pas un seul instant hésité à réciter ce texte pourtant scabreux, provocateur, issu de ces années rimbeausiennes vécues par leur auteur.
Il s’agit ici du tout premier Auto-Buste réalisé par l’auteur ; alors établi au Rawyl 15 et travaillant dans son atelier, petite guérite située au fond du grand jardin entourant la maison familiale, en face à l’appartement occupé par le jeune couple, à plein pieds ; ancienne remise à outils conçue par son grand-père .
Ayant creusé des trous dans le sol pour façonner des moules en papier d’alu pour confectionner les pièces de son premier jeu d’échec ; moules dans lesquels il coulait ensuite du plomb fondu.
Et c’est avec les restes de ce plomb qu’il décida, de la réalisation de cet Auto-Buste.
Auteur alors parfaitement inconscient, avec ses premières pages d’écriture, en un tout premier tapées à la machine, bien avant l’utilisation de l’ordinateur, quelques encres de chine et ces premières œuvres sculpturales, qu’il vient d’entrer dans ce qui allait, bien plus tard le KHA-KAH.
C’est à dire, en parallèle avec son écriture toute proche alors de sa décomposition extrême, avant d’amorcer sa seconde phase elle de reconstruction, Heel, vivant lui-même cet état, plongé jusque aux extrêmes eux aussi tréfonds du trou;
alors ayant atteint la juste veille de ce Zéro Point acquis comme vécu…
et c’est au souvenir de cet état que lui inspira l’élaboration, plus tard, de cette encre et brou de noix ;
étendu sur sa couche, tard dans la nuit, pour un bref sommeil, progressivement extrait de celui-ci pour lui échapper tout à fait… son attention attirée par un étrange bruit venu du galetas se trouvant juste au-dessus de sa tête…
encore confus, qu’il peine tout d’abord à identifier, mais qui se précise de plus en plus qu’il augmente… celui, lui semble-t-il, d’une boule assez volumineuse, roulant tout au long du vaste galets… pour venir buter contre l’un puis l’autre de ses bouts opposés.
Bruit qui persiste et se prolonge, ce jusque à devenir pratiquement obsessionnel.
A un point tel qu’il ne peut résister à s’extraire de sa couche pour sortir de son appartement, gagner une porte, de côté, sur le même palier, la franchir, au coeur d’un petit débarras, puis enfin gravir lentement, avec la prudence requise, le vieil escalier de bois, extrêmement raide menant à ce galetas ; tout en regrettant mais trop tardivement de ne s’être muni d’une lampe torche…
enfin, le couvercle d’une trappe repoussé, sa tête émerge à fleur du sol poussiéreux de cet endroit presque perpétuellement déserté ; soulagé de découvrir, éclairé par les rayons d’une lune pratiquement pleine, filtrés par un vélux pratiqué dans le toit;
pour découvrir, dans la juste pénombre qui lui est délivrée, au bout opposé à la trappe où il se trouve, tout au fond, ce qui lui semble bien être en effet une boule assez conséquente… apparemment figée, mais qui se met en branle pour se diriger directement sur lui… et qui approche de plus en plus, avec le roulement d’une grosse bille de bois telle celle, plusieurs fois utilisée par lui, faisant parie d’un jeu de quilles que possédait son grand-père ;
bientôt, sur le point de l’atteindre, parvenue à quelques centimètres à peine de sa tête; pour interrompre brusquement sa course, se figer.
Soudainement quasi tétanisé, face à ce qui est, en fait, une tête, campée sur son cou tranché ; ses yeux rivés droit dans les siens… tête exsangue, glacée, au teint de cire, hirsute, échevelée… mais arborant un rictus, plutôt que sourire, sardonique… réalité ? Sinon fidèle reflet, tout comme échappée de la surface d’un miroir, puisque rigoureusement et exclusivement la sienne propre !!!
Sous le choc combien brutal qui lui est asséné, écroulé brusquement tout au long de l’escalier, meurtri, à demi KO… avant de retrouver ses mouvements pour se précipiter dans ses appartements, portes close à triple tours !
Là haut, cette tête ayant repris elle sa course pour venir buter avec fracas contre le bout opposé du vaste galetas ; un bref instant interrompue pour reprendre une fois de plus le parcours inverse…
Et c’est la nuit suivante, après une journée vécue, farouchement cloîtré chez lui, tel un somnambule, nuit déjà bien avancée, le même bourdonnement ayant repris, au-dessus de sa tête, qu’Heel extirpe du foulard habituel dans les plis duquel repose Adolphe, son six coups, pour l’armer au hasard de deux balles et finalement la braquer sur lui, à bout portant ;
Ainsi, le Point Zéro se trouvant juste atteint, au déclic de cet arme.
S’amorce, le lendemain matin, toujours avec son écriture, sa lente, progressive reconstruction, avec son départ;famille, amies et amis, travail livrés à un abandon qu’il croit définitif; sous la forme d’un départ pour l’Abbaye de Solème, en France voisine où il a décidé de se faire moine bénédictin. .
composée, à l’intérieur d’un cadre, d’un disque mobile, mu à la main par une tige de bois, mais attention, uniquement dans le sens des aiguilles de l’horloge ; disque perforé selon la même structure que ceux de Speety ; mais, à la différence de celui-ci, les trous pratiqués garnis de tige d’allumettes pouvant être enfoncées ou retirées ; selon le choix de son utilisateur capable ainsi de créer des rythmes de valeurs naturelles, pointées ou composées de triolets ;
Sculpture dont on découvre, sur son devant ce qui évoquerait les tuyaux d’un orgue, appelés « en chamade », propres essentiellement à ceux d’Espagne et Portugal ; d’où son nom ;
en fait, caisses de résonance ; actionnant les petits marteaux découvert encore sur son devant ; selon la disposition des allumettes enfoncées.