Pour transformer des armées napoléoniennes, alignées au cordeau, en rangs d’oignons, parées de leurs plus chamarrés costumes en de plus modernes, elles devenues invisibles, comment l’auteur allait-il s’y prendre ? !
Le problème s’accentuant encore par le fait que cette invisibilité devait permettre à chaque adversaire, afin de pouvoir manoeuvrer ces armées, de percevoir les siennes, au détriment du joueur opposé ! Lui aussi de ces mêmes prérogatives !
Après une intense cogitation, auteur optant pour la seule solution possible; remplacer les pions et pièces conventionnelles de ce jeu par des chiffres! Allant de un à huit; un et deux pour les petits pions; afin d’augmenter les possibilités de mouvements, celui-ci optant pour deux sortes distinctes de petits pions ou soldats; un conventionnel, se déplaçant droit devant lui pour prendre une pièce de l’adversaire sur les cases de côté; un second, à l’inverse, progressant de côté pour prendre une pièce adverse devant lui; trois pour les tours; quatre pour les cavaliers; cinq pour les fous; six pour la dame; sept pour le roi et huit pour les cases qui elles aussi peuvent se mouvoir, selon n’importe quelle pièce de jeu (Leurres).
Ces chiffres traduits visuellement par des couleurs.
Auteur qui réalise la concrétisation de ses trouvailles sous la forme de cases godets, (des dessous de meubles!) une pour chaque pion et figure du jeu; pour lesquels il confectionne des petits triangles de couleurs appropriées.
Chaque joueur, avant la partie, construisant ses pions et pièces selon un code personnel, lui seul capable de les identifier. (d’où le nom de son nouveau jeu, le Kod). Testant sa trouvaille avec le concours d’un ami, il peut constater que la confections de ces pions et pièces prend plus de temps que celui de la durée d’une partie effective!!!
Pour remédier à cet handicap, pions et pièces remplacés par des cubes de bois peint incrustés dans une trame d’alvéoles. Identifiés selon l’orientation de celui-ci.
Pierre ? Un enfant prodige du piano. Connu avec beaucoup d’autres élèves eux ordinaires, suivant, tout comme l’auteur, les cours de classe professionnelle prodigués par Jean Perrin dit Luguet, au conservatoire de musique de Lausanne et de Sion.
Progressivement devenu un parmi ses meilleurs amis. Avec son inséparable compagne, Martine, elle jeune danseuse.
Partageant ensemble, en dehors des cours de piano, histoire de la musique, auditions et de nombreuses heures, entre autres, au coeur de la cambuse de l’auteur située dans les combles de la maison familiale de l’auteur, Rawyl 15 à Sion.
Pierre… capable non seulement de déchiffrer n’importe quelle sonate de Beethoven, mais cela pratiquement à la presque perfection.
Diplôme de piano à 14 ans ; de virtuosité à 16.Et enfin licence de concert à 17.
Assassiné par son entourage, y compris son propre père, âgé à peine d’une quarantaine d’années.
Le premier coup reçu, asséné par le directeur du Conservatoire lors d’une audition de fin d’année, en final de laquelle il interprétait une sonate de Mozart ; censé ne jouer que le premier mouvement ; sans attendre la fin des applaudissements enthousiastes des auditeurs présents, il enchaîne aussitôt avec les suivant. L’auteur remarquant la mine surprise et contrariée du directeur. Celui-ci terminé, pour amorcer aussitôt le dernier. Interrompu alors par ce même directeur, à la stupeur générale, qui se lève de sa chaise, gagne le piano dont il referme le couvercle sur les mains du jeune virtuose.
: -Pierre, mais qu’est-ce qui t’a pris ?
: – C’est mon père qui m’avait ordonné de jouer cette sonate en entier.
Deuxième coup encaissé, de retour de Berlin où se déroulait le congrès des jeunesses musicales européen ; dans le cadre duquel avait lieu un concours de jeunes talents qu’il remporte, au troisième rang.
: – Pierre ! C’est formidable !
Lui effondré ;
: – Mon père m’avait assuré que je ne pouvais que gagner le premier !
Troisième coup, après avoir suivi des cours de perfectionnement donné par Jean Micaud, professeur à Paris ; peu après, il décide alors de rejoindre celui-ci à Paris ; pour découvrir brutalement, parmi les nombreux élèves suivant ses cours, que la plupart d’entre eux lui sont égaux, sinon supérieurs !
A la place de tournées mondiales, en tant que soliste, contraint de s’engager comme professeur dans les classes supérieures professionnelles de Fribourg.
Le divorce d’avec Martine, par voie de conséquence, sans qu’il le sache, d’avec l’auteur à qui il avait fait l’honneur de le choisir comme témoin à son mariage, malgré sa vie recomposée avec une jeune de ses élèves, commence pour lui la lente chute aux enfers; par les voies de l’alcool, renvoyé de son poste, il se donne la mort.
Enterré à Fey, petit village au-dessus d’Aproz, origine de sa seconde femme; sur la tombe duquel l’auteur se rend souvent.
Et c’est au retour d’une de ces visites que l’auteur, avant juste d’amorcer le début de son nouveau romand Le Narguyleh qui lui est en partie dédié, consacré, entre autres, à une parodie des concours de piano, qu’il décide de consulter une des lettres prise au hasard de leur correspondance ; pour y lire, à son début, écrite depuis Paris ;
« Rassures-toi, je ne t’écris pas d’outre tombe… »
Le document sonore qui va suivre est une pièce interprétée par Pierre, lors d’une de ses visites au Rawyl 15. Vécue par l’auteur en compagnie de sa petite sœur Martine… ne touchant pas le micro, comme Pierre l’en a priée avant de commencer, mais incapable de ne pas chantonner sur la musique interprétée par lui…
L’auteur tenant, par ce nouvel article, à rendre, hommage à son épouse Anou, fidèle compagne de toute une vie, pourtant oh de combien mouvementée, toujours à ses côtés.
Les actrices :
Anou : Avait suivi les cours de diction au Conservatoire de Sion.
Elsa ; (Elisabeth) Suivait une formation à l’Ecole Dimitri de Verschio. (Tessin)
Résumé : Histoire de deux jeunes filles ayant raté de peu leur suicide, enfermées chacune dans son un poumon d’acier, tous deux voisins. Ensemble, tentant de refaire leur vie.
Historique : Les deux jeunes femmes avaient participé à plusieurs récitals poétiques au cours desquels se trouvait l’auteur, interprétant une partie de ses ouvrages. C’est à la suite de l’un d’entre eux qu’Elsa avoue à ce dernier qu’elle aimerait bien jouer avec Anou une pièce de théâtre écrite pour deux jeunes femmes exclusivement.
: – Quoique ayant réalisé plusieurs mises en scène de pièces théâtrales dont une des miennes, Matricule 36.82.917, je ne connais pas de manuscrits correspondant à tes désirs. Mais si tu le désires, tout comme Anou, vraiment, il n’y a pas de problème ; je peux vous en écrire une !
Avec leur accord, l’auteur se mit au travail, mais seulement après, à son invitation, rempli chacune un petit carnet bleu utilisé par lui pour ses écritures initiales.
: – Vous y notez, chacune pour soi, tout ce qui vous passe par la tête !
En compagnie de ces petits carnets, après les avoir étudié, l’auteur, réfugié dans son atelier du Rawyl rédige la toute première réplique de la future pièce Anou-Elsa. Tout simplement en découvrant, par la porte ouverte de cet atelier ; la toute première elle aussi neige d’un nouvel hivers…
Elsa : – La porte était ouverte sur la neige…
Rédaction de cet ouvrage qui l’occupa pendant une année.
Une autre année consacrée à la réalisation de sa mise en scène.
La suivante utilisée, l’auteur ne voulant s’impliquer dans la musique qu’il lui destinait, pour la composition de celle-ci, réalisée elle, sous ses indications sa supervision, en avait avait confié la composition à un ami de longue date, Jacky Lagger, compositeur et interprète de chansons pour enfants.
Enfin, la dernière pour le travail de mémorisation, assimilation de la mise en scène, répétitions dans sa nouvelle maison d’Aproz et au Petit Théâtre.
Un travail énorme, vous en conviendrez, quand vous saurez que cette pièce exige deux heures d’affilée de présence sur les planches, sans entre acte, pour ces deux actrices.
Auteur flatté de s’entendre dire, de la part d’un technicien de la TSR (Télévision Suisse Romande), à l’occasion, venue réaliser une émission consacrée au Petit Théâtre de Sion, ayant filmé, entre autres, un extrait de la pièce de théâtre Anou-Elsa ;
: – C’est pratiquement du travail de professionnel !
Auteur ayant encore en mémoire, à la sortie d’une de ces représentations, une jeune fille, ayant assisté à ce spectacle et qui l’aborde ;
: – C’est vous qui avez écrit cette pièce ?
: – Oui, mon enfant !
: – Je dois vous avouer que je n’y ai absolument rien compris ! Et pourtant, je suis bouleversée ! Pouvez-vous m’expliquer ?!
: – Si vous l’êtes, c’est alors que vous avez, bien au contraire, tout compris ! Pour aborder mon écriture, il ne faut pas chercher à comprendre. Mais simplement à prendre !
Pour celles et ceux que cela peut intéresser, l’auteur les avise que prochainement ils pourront opter pour la musique seule de cette pièce théâtrale, tout comme pour le texte.
Comme promis à celle qui m’est la plus chère, voici un tout premier poème extrait du recueil de poésie Marines.
Un recueil de poèmes, tout comme celui intitulé Anou (pour Anouchka), écrit par son auteur peu de temps après sa miraculeuse rencontre, enfin, avec celle qui allait devenir, promu quant à lui Heel, Aele !
Rencontre qui devait marquer le tout début de sa véritable vie !
Tout comme son titre l’indique, ensemble de poèmes, ainsi que tout le reste de son œuvre, avec Céline, leur petite fée et Julien, leur petit prince, lui étant dédiés ;
En grande partie consacrés à la mer qu’ils allaient bientôt découvrir, au cours de leur voyage de noces, parcourant la Provence en vélo-moteur !
Une fabuleuse découverte, riche de souvenirs impérissables et toujours vivants.
Nous irons voir la mer
n’importe où elle se trouve; nous irons la trouver, retrouver, voire, qui sait, jusque à de plus impossibles ailleurs…
Nous descendrons profond, fort bien plus que son fond, faute de l’avoir vu; encore jamais atteints, ses abysses sans fin, toutefois le dit-on ; jusque à son clos bouchon.
Mais que nous forcerions, selon l’ivresse de l’instant, que l’on dit, mais encore, au-delà de ses nuits sans issue; de force, ou farce sauterions; champagne de saines déraisons.
Largués, campagnes, horizons; à deux âmes conjointes, algues; vives que n’émeuvent vraiment plus que raz, ses marrées…
Déjà l’accouplement des mouches, à nos yeux comme coeurs, ne représente plus la moindre des valeurs?!
Pour nous, quant Anou, en gants de soie et négligente lavallière, nous irons voir la mer; creuse baignoire d’une eau, dit-on, plus que jamais salée par trop, gorgée de tous poissons flottants, par bancs altiers, d’autres plus rares, et prétendus volants; à morts, bronzés, argents, sous le soleil, notre pair de tous jours, nourricier.
La mer, source, ment-on, de toutes et jusque extrêmes origines, peut-être, pour se rassurer; noeud de départ et de virée, voire finale arrivée; point de chute ou de fuite d’une étoile gisante en ses bas fonds secrets; ou de deux?
Qui le dit, d’avantage; vapeurs de traîne unique, en ses brumes, perlée… Rien de bien plus qu’infime, pour ne dire que malingre éclair, d’île en îles, disent elles, comme ils, qui ne fît même peur aux enfants; lorsqu’elle soudain sombra, corps, volutes et biens, toutes voiles émises, fort loin, devant; se le murmure-t-on, de mousse à loup marin.
Nous irons voir la mer, tous deux… La neige me l’a dit, de pays froids, rugie; tombée là dans le creux d’une oreille qui se le tint pour cru; dispose à ses errances ; quelque flocon gisant, givrés, pleurs d’un hiver à survenir, soudain, lors qu’on ne l’attend plus.
Le chante ici ou las, quelque refrain? Nous irions voir la mer! Semer en ses labours une tempête monstre; retourner à grands flots et grondants tourbillons ses gerbes bleu cendré, nacrées d’aubes fangeuses…
Nous irons, te l’assure, vers un suivant automne vendanger jusque à dos de ses vagues énormes, leurs ultimes et mousseuses bavures; cueillir à telles pleines brassées, varechs, troubles vases aux relents embrumés de poivres et salpêtre, arrachés à ses plus antartictes extrêmes; anthracites néants.
Nous irons voir la mer, n’importe où, toute elle gît; c’est à dire, de partout… Et nous ferions l’amour, sans nous chercher d’excuse, autre enfin, que celle de le faire; comme on forge son nid, harponne l’esturgeon, quelque rat de gouttière; de passions en couleurs, aux reliefs passés,espoirs encore comme toujours à naître;
nous serions visionnaires de monde imaginaire, palpable seul, alors pour l’être épris de ce qu’il sait à chaque jour, son heure, être sa naturelle fin première?
Nous irons voir la mer, étale pour nous seul; sagement alanguie? Attendrions longtemps, curieux de suivre, pas à pas, une à une, un à deux, les heures qui toutes, patiemment nous effacent, chaque jour un peu plus; sans compter toutes nuits…
Nous laisserions encore fleurir le vin nouveau, pour l’ivresse des autres; insouciants mais déjà de récoltes perdues.
Nous mêlerons nos vies au creuset de nos rêves; en une coupe unique vidée jusqu’à la lie.
Nous attendrons, couchés, mais ainsi qu’il se doit, l’emprise sûre du vague de nos âmes; doucement emportés, pour ne dire mieux, bercés; envols d’oiseaux gris, sur la mer; que l’on dit endormis.
Pour la première fois, peut-être, je connaîtrai ta main; ouverte, offerte paume; désoeuvré coquillage ; tout comme à l’abandon, de nacre si précieuse, au détour de ces plages désertes; en un très tôt matin; sous la mienne qui la berce, l’enferme…
Ferme tes yeux! Et goûte, écoute, maintenant, issus du coeur de cette conque, offerte… les murmures et rumeurs infinis de la mer?!
Aele et Heel, après la première, au Petit Théâtre de Sion, de la pièce théâtrale Anou-Elsa.